Deux couples d’avocats se retrouvent lors de soirées bien arrosées. Avec humour et sarcasme, ils commentent les dossiers qui les occupent, dont une histoire de viol. Spectateurs amusés de la bêtise des passions humaines, ils se voient volontiers au-dessus de la mêlée, comme des êtres de raison, les gardiens du Droit. Et voilà qu’à la maison, leur propre vie commence à s’effriter. Tour à tour, ils connaissent trahison, détresse, accusations et incompréhension. Qui a raison ? Où se trouve la vérité ? Brusquement, tout devient beaucoup moins clair. Au cœur du mystère : la notion de consentement.
Véritable triomphe à sa création à Londres en 2017, Consentement jette une lumière crue sur la distinction entre loi et justice. La dramaturge britannique Nina Raine livre une pièce puissante, truffée de dialogues serrés et stimulants, parfois comiques, parfois cinglants. Elle y oppose la rationalité, sur laquelle le système juridique est fondé, à l’irrationalité, propre à la nature humaine. Dans un subtil renversement des rôles, ce qui ressemble d’abord à un drame judiciaire devient un examen sans merci des tensions qui ébranlent mariages et amitiés. Consentement résonnera longtemps chez le public, à la fois juge et jury dans cette tragi-comédie aussi dérangeante qu’intelligente.