Kingdom Choir
Philippe Couture - 10 octobre 2024

Karen Gibson : la grand-mère britannique du gospel sur les planches de la Salle Wilfrid-Pelletier

Enraciné dans la tradition, mais ayant démontré sa capacité à traverser les générations, le gospel, selon la cheffe de chœur Karen Gibson, est un « vecteur puissant de liens et de transformation ». Avec son Kingdom Choir, elle s’amène à Montréal le 28 novembre 2024 à la Salle Wilfrid-Pelletier. Conversation avec celle que le quotidien anglais The Guardian a surnommée « la grand-mère britannique du gospel ». 

 

 

Entre le public montréalais et The Kingdom Choir, le courant passe. Karen Gibson se souvient avec émotion de son premier passage à la Place des Arts en février 2023. « Le public, au départ, semblait réservé, mais s’est peu à peu laissé emporter par la musique. À la fin, les gens chantaient et se prenaient dans les bras. Cette image ne m’a pas quittée depuis. »  

 

Pour elle, la musique gospel a ce pouvoir d’unir et de rassembler. Que cela se produise dans une église, là où Karen Gibson, enfant, s’est initiée à la musique, ou sur la scène d’une prestigieuse salle de concert, l’effet est le même. Partout dans le monde, The Kingdom Choir pousse les gens à un émouvant unisson. 

 

Le gospel : une musique qui fait du bien  

 

« Le gospel est une musique à la fois positive et puissante, qui parle d’amour, de foi, d’espoir et d’inspiration. Quand vous chantez ces thèmes, cela touche directement le cœur. » Et la musique a non seulement cet effet sur l’auditoire, mais aussi sur les artistes : « Chanter le gospel ou d’autres musiques de culte, c’est une forme d’expression qui élève l’esprit et transforme la personne qui la pratique. » 

 

Préserver les traditions tout en restant pertinent

 

Certes, le gospel comme le pratique The Kingdom Choir reste associé à des chants religieux traditionnels. Il a tout à fait sa place à l’église et accompagne la vie des croyants partout dans le monde. Mais, consciente de la puissance de cette musique auprès d’un public non croyant et sensible aux évolutions de la musique pop, qui aime puiser dans les codes du gospel, Karen Gibson veille à maintenir un équilibre entre la préservation du répertoire classique et l’intégration d’influences contemporaines. « Le gospel est une tradition orale qui se transmet de génération en génération. Il est essentiel de garder en vie les classiques, mais la culture n’est jamais statique. Nous nous inspirons aussi de la musique moderne pour rester pertinents. » Elle cite en exemple des artistes comme le collectif Maverick City Music, qui mélange les sonorités traditionnelles avec une sensibilité afro-américaine d’aujourd’hui, prouvant que le gospel peut évoluer tout en restant fidèle à ses racines. 

 

Diriger un chœur, un art de l’émotion  

 

« Je me vois comme la partition vivante du chœur. La musique n’est pas que des notes sur une page, elle est vivante, elle est remplie d’émotions. Je guide mes choristes dans ce parcours sensible. Nous sommes des êtres émotionnels, et c’est ce que je souhaite que nous exprimions à travers notre musique. » 

 

Pour Karen Gibson, l’essence du chœur réside dans l’harmonie collective, où chaque voix individuelle se fond dans une nouvelle entité sonore, créant ainsi une « voix de la communauté ». Toutefois, elle encourage aussi l’expression individuelle par la manière dont ses choristes se déplacent, interagissent avec le public et même par leur style vestimentaire. 

 

Karen Gibson et The Kingdom Choir transporteront à Montréal leur nouveau concert rempli de cette énergie contagieuse, de l’émotion brute et de la joie qui font la réputation de la musique gospel. Un rendez-vous à ne pas manquer pour qui souhaite vivre une expérience musicale transcendante! 

Go to top