AT THE HAND de Patrice LaCroix
Crédit photo : JALQ Photography
Crédit photo : JALQ Photography
Marie-Ève Martel - 12 décembre 2024

AT THE HAND : mettre la main à la technologie

Toucher le ciel… vraiment? Sur l’Esplanade de la Place des Arts, c’est possible! À l’occasion de la 15e édition de LUMINO, il est possible de prendre part à l’expérience interactive At the Hand, qui se veut une réflexion sur notre relation avec la technologie lors d’une interaction hors du commun avec une main géante holographique.

 

 

D’abord documentariste, Patrice LaCroix souhaitait expérimenter avec la sculpture volumétrique, le tout pour emmener le public à s’interroger sur son usage des technologies. « C’est comme pour le documentaire : le but ultime, à mon avis, est de faire en sorte que les gens amorcent leur propre réflexion sur le sujet que j’aborde comme réalisateur », explique-t-il.

 

C’est ce même processus introspectif que l’artiste a recréé avec sa main géante, haute d’une douzaine de mètres, devenue réalité en trois dimensions grâce à quelque 25 900 ampoules à DEL de 2,5 cm de diamètre suspendues en 324 rangées dans des filaments translucides. « Je souhaitais me pencher sur le rapport de l’humain à la technologie, mais aussi à la manière dont on l’aborde et on l’approche, indique Patrice LaCroix. On parle de la [dépendance] aux jeux vidéo, à la télévision et à tous les outils qui nous sont imposés pour notre travail. C’est quelque chose qui crée beaucoup de problèmes autant que ça en règle d’autres. »

 

Reprendre le contrôle, au propre comme au figuré

 

Dans un kiosque situé au pied de l’Esplanade, d’où on peut voir l’œuvre lumineuse, le public est invité à placer sa propre main au-dessus d’une roche synthétique – « comme si on l’avait trouvée alors qu’elle arrivait de l’espace » –, qui leur donnera le plein contrôle sur les mouvements de la main géante, et ce, en temps réel. Cette prise de contrôle a aussi lieu au sens figuré, où on reprend le dessus sur la technologie, qui semble dominer notre quotidien.

 

Le créateur n’est pas sans savoir l’ironie de son œuvre, qui dénonce la technologie, toutefois nécessaire à son existence. « Le nom At the Hand, à l’oreille, signifie aussi at the end [à la fin], pour dire qu’au bout du compte, on a toujours le contrôle sur la technologie, peu importe l’automatisation, peu importe la robotique », signale LaCroix.

 

La réflexion est complétée par des textes explicatifs à l’intérieur du kiosque. L’artiste espère que l’expérience interactive se poursuivra dans les souvenirs – et la psyché – des visiteurs au-delà de ces quelques minutes d’émerveillement. Il est possible de contempler l’œuvre d’art et de lui donner vie jusqu’au 5 janvier, et ce, du dimanche au mercredi de 17 h à 22 h, puis du jeudi au samedi de 17 h à 23 h.

 

Au cours de la prochaine année, At the Hand sera amenée à voyager à travers le monde dans différents festivals et musées. La consécration pour un artiste bien de chez nous, qui s’est dit honoré d’exposer sur l’Esplanade de la Place des Arts ce qui lui confère une allure encore plus colossale!

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