Georges-Émile Lapalme : sa vie, son legs
Crédit photo : Sur la photo : Le maire de Montréal, Jean Drapeau, le ministre des Affaires culturelles du Québec, Georges-Émile Lapalme et le président du conseil d’administration de la Corporation Sir-George-Étienne-Cartier, Louis A. Lapointe.
Crédit photo : Sur la photo : Le maire de Montréal, Jean Drapeau, le ministre des Affaires culturelles du Québec, Georges-Émile Lapalme et le président du conseil d’administration de la Corporation Sir-George-Étienne-Cartier, Louis A. Lapointe.
Philippe Couture - 15 juin 2018

Georges-Émile Lapalme : sa vie, son legs

« Un hibou maléfique derrière ses grosses lunettes à monture noire », disait de lui René Lévesque. Homme politique passionné de culture, Georges-Émile Lapalme a été titulaire du premier ministère des Affaires culturelles. Portrait de celui qui donne son nom à l’Espace culturel Georges-Émile Lapalme.

 

« Il n’est pas nécessaire d’avoir un ministre dont les pouvoirs sont réduits absolument à zéro. » Voilà les mots percutants que choisit Georges-Émile Lapalme lorsqu’il décide de quitter le Parti libéral en 1964 et d’abandonner le ministère de la Culture qu’il dirige depuis 4 ans, désillusionné par le sous-financement et par le manque de vision de son chef Jean Lesage en matière d’affaires culturelles.

 

«L’art manifeste la personnalité d’un peuple»

 

En seulement 4 ans de règne, Lapalme avait néanmoins eu le temps d’accumuler des réalisations majeures : création du Conseil des arts du Québec, de l’Office de la langue française, du Service des monuments historiques et du Musée d’art contemporain de Montréal. Il a aussi pris la responsabilité de la Place des Arts et fondé la Délégation du Québec à Paris. Épris de grande culture française, formé au violon, amant de la littérature, Lapalme croit que le développement de la nation québécoise passe avant tout par les arts, et il défend cette idée sur toutes les tribunes.

 

Le penseur de la Révolution tranquille

L’histoire a moins retenu son nom que ceux de Jean Lesage ou de Paul Gérin-Lajoie. Pourtant, Georges-Émile Lapalme, ex-chef du Parti libéral et ex-chef de l’Opposition officielle au moment de l’élection de Jean Lesage en 1960, est celui qui a réfléchi à certaines des idées les plus novatrices défendues en campagne électorale. Rassemblées dans un document intitulé Pour une politique, elles ont pavé la voie à l’élection du parti et aux réformes de la Révolution tranquille qui ont fait entrer le Québec dans la modernité.

 

« L’art manifeste la personnalité d’un peuple », disait-il. Dès 1950, dans un Québec encore dominé par une pensée conservatrice et centrée sur le religieux, il considère la culture comme un élément fondamental de l’action politique. 

 

L’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme, dans le hall de la Place des Arts, rend hommage à son esprit avant-gardiste et à son engagement indéfectible envers la culture.

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