Martin Faucher, directeur artistique et codirecteur général du FTA, lors de la conférence d’ouverture du 100e congrès d’ISPA à la Place des Arts, le 24 mai dernier.
Crédit photo : Noëmie Forget
Crédit photo : Noëmie Forget
Anne-Hélène Dupont - 25 mai 2017

Festival TransAmériques 2017 : pleins feux sur Montréal

Le Festival TransAmériques (FTA) est de retour du 25 mai au 8 juin pour une 11e édition qui met Montréal à l’honneur. On en discute avec Martin Faucher, directeur artistique et codirecteur général du FTA.

 

Le spectacle d’ouverture, 100 % Montréal, présenté au théâtre Jean-Duceppe, est étroitement lié au thème de cette édition axée sur Montréal…

Complètement. C’est un spectacle conçu par la compagnie Rimini Protokoll, de Berlin, qui rassemble 100 citoyens recrutés de façon à représenter la diversité démographique montréalaise. Le plus jeune a 4 ans et l’aîné, 88 ans ; il y a des francophones, des anglophones, des réfugiés politiques…

 

En tant que spectateur, à quoi assiste-t-on pendant ce spectacle ?

D’abord, chaque citoyen vient se présenter au micro. Ensuite, une foule de questions leur sont posées, et ils y répondent en direct de différentes façons. Parfois, ils se déplacent sur le plateau pour montrer qui est pour et qui est contre, par exemple. C’est donc un sondage vivant d’une heure et demie où l’on découvre ce qu’est Montréal. Certaines questions sont rigolotes, d’autres touchent à des événements graves ou à des valeurs fondamentales, comme le droit au suicide assisté. Ce sondage est entrecoupé de moments plus poétiques tirés de la vie quotidienne des participants.

 

Un autre spectacle qui explore la réalité montréalaise est Jusqu’où te mènera Montréal ?, dont vous êtes le maître d’œuvre. Pouvez-vous nous expliquer en quoi il consiste ?

Il est né de mon constat que même si je vis à Montréal depuis 32 ans, il y a des stations de métro où je ne me suis jamais arrêté. J’ai donc réuni sept auteurs aux horizons très différents, je leur ai assigné un quartier de la ville qu’ils ne connaissaient pas et je leur ai donné des consignes d’écriture de type guide touristique. Pour les auteurs, c’était une sorte de périple initiatique. Le spectacle met en lecture un collage de leurs textes, accompagné de paysages sonores joués en direct par des musiciens.

 

Avez-vous été surpris par les textes que vous avez reçus ?

Je pensais que ce serait très critique envers Montréal, mais ce sont en fait des portraits empathiques et nuancés. Ce qui ressort, c’est la pauvreté qui existe à Montréal, même si les gens aiment leur ville et ont un sens du combat. Et dans les quartiers plus aisés, comme Westmount, on sent une espèce de solitude. En même temps, c’est très subjectif…

 

Comment un festival comme le FTA nourrit-il notre rapport à la ville ?

Les artistes offrent des regards différents sur notre environnement immédiat. Le FTA est une bonne occasion de se plonger dans ces points de vue différents et d’imaginer des façons de réinventer le monde. À Montréal, nous avons encore beaucoup de décisions collectives à prendre, et je pense que chaque spectateur peut devenir un acteur de changement. La fréquentation des arts fait qu’on peut poser un regard plus profond sur notre ville – et sur notre vie...

 

 

Le FTA se poursuit jusqu'au 8 juin dans différentes salles de spectacles.

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