POSTE D’ÉCOUTE : les artistes québécois qui nous font vibrer cette année
Si la Fête nationale nous donne chaque 24 juin un excellent prétexte pour célébrer la vivacité de notre culture, l’inventivité et la richesse du spectre de la musique québécoise ont de quoi réjouir les oreilles mélomanes à longueur d’année. Et les scènes de la Place des Arts sont un lieu privilégié pour le constater, comme en témoigne cette liste de lecture composée d’artistes dont les mélodies ont fait vibrer nos murs et nos tympans en 2019.
De la riche chanson folk de Philippe B aux ailes de Lindberg du flamboyant Robert Charlebois, qui offre une version totalement éclatée de son répertoire avec le spectacle Robert en CharleboisScope, en passant par le piano délicat de Jean-Michel Blais et les paroles qui vont droit au cœur d’Émile Proulx-Cloutier, les artistes québécois s’expriment dans une multitude de styles. Voici une sélection de propositions musicales pour célébrer les diverses sonorités qui forment la trame du tissu culturel québécois.
Jeu vidéo, de Tire le coyote
Projet mené de main de maître par Benoit Pinette, dont la voix chevrotante a de quoi séduire les fans de Neil Young, Tire le coyote a réussi en quatre albums à créer un engouement durable pour ses pièces finement travaillées. La pièce « Jeu vidéo », tirée de son dernier album à ce jour, Désherbage, rassemble tout ce qui fait le charme du projet : des mélodies d’une intensité enveloppante et des paroles poétiques dont les images resteront longtemps gravées dans la mémoire, comme le pressent ici Pinette lui-même : « Si l’éternité existe, on s’inscrira sur sa liste pour faire durer nos échos. »
Chats sauvages, de Marjo
Même si Marjo est davantage connue pour ses brûlots rock Illégal et Provocante, sa chanson Chats sauvages distille l’essence de la musique de celle qui est née Marjolaine Morin. « On n’apprivoise pas les chats sauvages », entonnait dès 1987 la bête de scène, une phrase qui a trouvé écho dans le cœur de nombreux fans au fil des années. Maintenant dans la soixantaine, Marjo est sur scène d’une énergie apparemment intarissable, sans doute puisée à même le besoin d’amour et de liberté qu’elle évoque dans la pièce.
Linoléum, de Dumas
Depuis le début des années 2000, Dumas sculpte des bijoux pop empreints de sensibilité. Artiste aussi prolifique que charismatique, il réussit à animer les salles aussi bien en formule acoustique qu’accompagné d’un groupe. Tiré de son album Le cours des jours (2003), « Linoléum » est l’un de ses plus grands succès, qui connait de multiples incarnations en spectacle.
Autoportrait (sans lunettes), de Philippe B
Originaire de l’Abitibi, Philippe B s’est adonné au rock tirant sur le garage avant d’embrasser la carrière solo. Les chansons de cet oiseau de nuit oscillent entre spleen, nostalgie et joie tranquille, avec une poésie peuplée d’objets quotidiens. Autoportrait (sans lunettes) regorge de perles du genre, telles que « Je suis le Don Quichotte des escaliers mécaniques ». Qu’il compose ses propres chansons ou des trames sonores de films, ses mélodies se prêtent bien à une orchestration plus étoffée, comme en témoigne son spectacle au théâtre Maisonneuve avec The Alphabet et son instrumentation foisonnante.
Qu’est-ce qu’on y peut ?, de Pierre Lapointe (avec Clara Luciani)
Pierre Lapointe est probablement le Québécois qui incarne le mieux le mot « artiste », tant sa démarche dépasse la pratique musicale pour verser aussi dans l’art visuel et le design. Celui dont la créativité semble inépuisable a réussi avec les années à susciter un intérêt durable d’un côté de l’Atlantique comme de l’autre. Le chanteur adore multiplier les collaborations, et cette pièce avec l’étoile montante française Clara Luciani ne fait pas exception.
Roses, de Jean-Michel Blais
La pièce Roses a été composée pour la mère d’une amie du pianiste, emportée par un cancer, et utilise un procédé de répétition qui rappelle les battements de cœur et évoque la rumeur inquiétante d’une tumeur. Elle figure sur son deuxième album Dans ma main, paru l’année dernière, et comprend tous les éléments qui ont propulsé Jean-Michel Blais à l’avant de la scène néo-classique.
De vive voix, de Jérôme Minière
Jérôme Minière suit une trajectoire unique dans la galaxie musicale québécoise. Désormais producteur de ses chansons, il faisait paraître en fin d’année dernière Dans la forêt numérique, distribué principalement sur ce support et présenté cet hiver à la salle Claude-Léveillée. Sur De vive voix, dont la pièce est extraite, il prouve une fois de plus son sens du rythme et son talent de parolier. Il a récemment fait paraître en surprise un nouvel album, Une clairière, dévoilé à la mi-juin.
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