Musique classique : des étoiles montantes bien de chez nous
Une chef d’orchestre éclectique, un pianiste magnifiquement agile, un violoniste fougueux, un chef socialement engagé et un violoncelliste expressif. Zoom sur les prodigieux Dina Gilbert, Zhan Hong Xiao, Kerson Leong, Nicolas Ellis et Stéphane Tétreault, cinq jeunes artistes de chez nous qui brillent déjà au firmament de la musique classique.
Dina Gilbert, éclectique et méthodique
Chef d’orchestre en pleine ascension, reconnue pour sa maîtrise des partitions classiques, mais aussi pour son goût pour le répertoire contemporain et les projets hors-norme, Dina Gilbert est une véritable enfant prodige.
À 33 ans, elle dirige déjà le Kamloops Symphony Orchestra, en Colombie-Britannique, l’Orchestre symphonique de l’Estuaire, à Rimouski, et l’ensemble Arkea, qu’elle a fondé. Son curriculum vitæ contient aussi le titre de chef assistante de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), un poste qu’elle a occupé de 2013 à 2016. Vous verrez cette partisane du mélange des genres diriger les partitions d’un ballet de Tchaïkovski tout comme la musique du jeu vidéo Assassin’s Creed.
En janvier, elle dirigera l’OSM dans un ciné-concert du film The Artist, le 8 janvier 2019, à la Maison symphonique.
Crédit photo : Dina Gilbert
Zhan Hong Xiao, le jeune pianiste virtuose
Il n’a que 18 ans, mais déjà, son agilité au piano et sa touche singulière lui ont taillé une place de choix dans la cour des grands. Passion, rigueur et persévérance ont assuré l’ascension rapide de ce pianiste et chanteur qui a commencé à s’intéresser à la musique à sept ans. À l’aube de l’âge adulte, il entre déjà dans les hautes sphères : il a remporté de nombreux prix et a notamment été l’un des sept pianistes sélectionnés dans sa catégorie au concours national OSM 2015. Grand gagnant du concours télévisuel Virtuose d’ICI Radio-Canada en 2017, il est tombé dans l’œil du grand public, qui s’est enthousiasmé pour la précision de ses interprétations.
Né en Chine en 1999 et arrivé à Montréal à deux ans, il découvre la musique à l’école primaire Notre-Dame-des-Neiges. Il fait rapidement preuve d’un talent exceptionnel au piano, en plus de se consacrer en partie au chant choral. En parallèle de ses études au Conservatoire de musique de Montréal, qu’il fréquente depuis 2014, il compte sur l’appui de ses mentors, Gilbert Patenaude et Philippe Ostiguy.
Zhan Hong Xiao est l’un des interprètes du concert Brillant Tchaïkovski, avec l’Orchestre Métropolitain, à l’affiche de la Maison symphonique le 1er février 2019.
Crédit photo : Festival de Lanaudière
Kerson Leong, le violoniste étoilé
Voici un jeune violoniste habité par la musique, dont l’interprétation d’une précision redoutable s’accompagne d’une étonnante qualité de présence. L’Ottavien de 21 ans, connu sur les scènes internationales depuis sa préadolescence, est déjà un musicien de classe mondiale que les orchestres s’arrachent en raison de son style aussi fougueux qu’élégant.
Le compositeur John Rutter a d’ailleurs écrit une œuvre spécialement pour lui. Kerson Leong a récemment interprété au prestigieux Carnegie Hall de New York ce morceau en quatre mouvements pour violon solo, harpe et cordes intitulé Visions.
Nommé Révélation Radio-Canada en musique classique en 2014, lauréat du volet Tremplin du Concours de musique du Canada la même année et lauréat du Prix Jeune Soliste 2015 des Radios francophones publiques, Kerson Leong est aussi un collaborateur régulier du pianiste Louis Lortie et du chef Yannick Nézet-Séguin. L’Orchestre Métropolitain l’accueille d’ailleurs actuellement en résidence.
Le 1er mars 2019, Kerson Leong interprétera le Concerto pour violon no 1 de Bartók lors du concert Le Château de Barbe-Bleue, avec l’Orchestre Métropolitain.
Crédit photo : Orchestre Métropolitain
Nicolas Ellis, le chef en ascension
Il éblouit par sa polyvalence et sa passion : Nicolas Ellis est un chef méticuleux, intellectuellement rigoureux, mais souple et capable de spontanéité. Né de parents musiciens, il a appris le piano dans son Chicoutimi natal, où il a fréquenté le Conservatoire à l’adolescence. C’est à l’université que s’est développée sa passion pour la direction d’orchestre, en même temps que grandissait sa conscience sociale. Il a jumelé musique et engagement en fondant l’Orchestre symphonique de l’Agora, dont les concerts servent à amasser des fonds pour différentes causes.
De ses mentors Jean-François Rivest et Yannick Nézet-Séguin, il a adopté la précision et la fougue, des qualités récompensées par de nombreux prix prestigieux, notamment le prix Heinz Unger 2015.
Le 14 mars 2019, Nicolas Ellis dirigera le concert Boum Dang Sangsue ! — Philippe Brach et l’Orchestre de l’Agora, à la Maison symphonique. Il sera ensuite à la barre de l’Orchestre Métropolitain lors des concerts Airs de jeunesse : la musique au cinéma, le 6 avril, et Beethoven retentissant, le 10 mai.
Stéphane Tétreault, le violoncelliste qui carbure à l’émotion
Ses interprétations pleines de contrastes et de couleurs réjouissent les publics canadiens et internationaux. À 25 ans, le violoncelliste Stéphane Tétreault suit les traces de son mentor Yuli Turovsky, embrassant une forte expressivité sans négliger la technique. Soucieux du public, il donne des concerts touchants qui entraînent le public dans un maelstrom d’émotions.
Grâce à la défunte mécène Jacqueline Desmarais, qui a acquis l’instrument en 2012, le violoncelliste est désormais inséparable du Stradivarius « Comtesse de Stainlein », qui a appartenu au grand Paganini lui-même. Fabriqué en 1707 et évalué à six millions de dollars, l’instrument lui permet un son unique.
Collaborateur de l’Orchestre Métropolitain et élève de la réputée Classe d’Excellence de Violoncelle de Gautier Capuçon, Stéphane Tétreault est aussi titulaire d’une maîtrise en interprétation de l’Université de Montréal. « Un grand musicien qui transcende l’instrument », a dit de lui le critique Claude Gingras.
À titre d’interprète, Stéphane Tétreault sera du concert I Musici : 35e anniversaire, le 26 mai 2019, à la Maison symphonique. Il sera aussi le parrain d’honneur du concert Airs de jeunesse : la musique au cinéma, de l’Orchestre Métropolitain, le 6 avril.
Crédit photo : Stéphane Tétreault