Talisk
Maryse Boyce - 11 février 2020

Talisk : la fougue de la virtuosité

Depuis ses débuts en 2014, le trio folk écossais Talisk sème avec énergie ses mélodies traditionnelles modernisées et inventives, où se répondent violon, guitare et concertina, un proche cousin de l’accordéon.

 

La formation a rapidement été repérée puis reconnue par l’industrie musicale. Quelques mois seulement après sa création, elle recevait un prix pour la relève aux BBC Radio 2 Folk Awards. Son premier album Abyss, paru en 2016, a été sacré album de l’année aux MG Alba Scots Trad Music Awards. Le trio a ensuite remporté le prestigieux titre de groupe folk de l’année aux MG Alba Scots Trad Music Awards en 2018.

 

Cette reconnaissance a permis à Hayley Keenan (violon), Graeme Armstrong (guitare) et Mohsen Amini (concertina) de multiplier les concerts dans les festivals de grande envergure et de partager leurs rythmes contagieux de l’Écosse jusqu’en Australie, en passant par l’Amérique du Nord et le Danemark. Partout, on célèbre leurs prestations aussi intenses que généreuses, les trois musiciens alliant une fougue et une maîtrise remarquables.

 

Le trio a fait paraître à l’automne 2018 un second album, intitulé Beyond, dont les pièces instrumentales rendent hommage au voyage. Elles se déploient en plusieurs chapitres nomades, dont l’un est consacré à Montréal. Talisk visitait le Québec pour une première fois à la fin du mois de juillet, dans le cadre du festival Mémoire et Racines, à Joliette.

 

Le cofondateur de Talisk, Mohsen Amini, est devenu l’année dernière le plus jeune lauréat du titre de musicien de l’année 2018 des BBC Radio 2 Folk Awards, à 25 ans – et le premier joueur de concertina à remporter un tel prix. Il nous entretient du chemin parcouru par sa formation, des concerts du groupe et de la pièce Montreal.

 

 

Depuis vos débuts en 2014, votre parcours est impressionnant et jalonné de succès. Qu’est-ce qui a été le plus marquant pour vous dans cette ascension?

 

Nous avons créé le groupe dans le but de jouer pour le plaisir, mais il faut reconnaître que nos prix ont complètement changé la vie du groupe. Nous avons pu jouer dans d’immenses festivals comme le Cambridge Folk Festival, puis un peu partout au Royaume-Uni… et un peu partout sur la planète!

Les prix nous ont bien sûr agréablement surpris, mais c’est vraiment le fait de pouvoir voyager grâce à notre musique qui nous émerveille le plus. C’est un immense privilège, et on se pince quand on a la chance jouer dans des endroits comme le Québec.

 

Votre deuxième album, Beyond, s’inspire de vos voyages. Que vouliez-vous transmettre avec ce disque?

 

Nous voulions rassembler toutes les inspirations et les influences que nous avons rencontrées dans nos tournées. L’album est le reflet de ce que nous avons absorbé et créé dans les villes où nous avons joué.

 

Cet album contient une pièce qui s’intitule « Montreal ». Pouvez-vous nous parler de sa création?

 

J’allais à Halifax pour un enregistrement, mais je suis resté coincé à Montréal à cause d’une grosse tempête de neige qui a forcé l’annulation de tous les vols jusqu’au lendemain. Des membres de ma famille sont installés à Montréal; je ne les avais pas vus depuis 15 ans. Ils sont tous venus à l’aéroport en surprise, et j’ai passé une merveilleuse soirée! C’est bien la seule fois de ma vie où l’annulation d’un vol me rendait heureux!

 

 

 

 

Comment les tournées qui s’enchaînent ont-elles influencé votre musique?

 

À force de donner des spectacles, nous avons compris que la composition et les enregistrements ne sont qu’une partie de l’équation. L’interprétation en concert est une autre dimension essentielle de la musique. Cette prise de conscience a changé notre façon de composer. Nous ajoutons maintenant des effets et de nombreuses pédales à nos prestations, tout en demeurant dans l’esprit de Talisk.

 

Vos performances sont un concentré d’énergie. Comment vous y prenez-vous pour travailler cette dimension de votre musique?

 

Nous composons des parties de pièces que nous nous amusons à travailler et à déconstruire. Nous nous enregistrons constamment avec nos téléphones. Quand une bonne mélodie émerge, nous la mettons au centre d’une nouvelle composition. Nous la testons sur scène, pour voir comment les foules réagissent, et nous revenons en studio pour l’ajuster. Nous répétons le processus jusqu’à ce que la pièce nous semble parfaite à la fois en spectacle et en studio. Ça nous permet de préserver notre intégrité musicale tout en nous assurant que tout le monde s’amuse, quel que soit le contexte d’écoute.

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