Le printemps arabe, cet espoir rapidement étouffé, continue son long cheminement vers un chaos qui n’en finit pas, donnant définitivement raison aux pessimistes de la première heure. Des milliers de personnes ont péri sous les coups des fanatiques de tout bord. L’Occident a troqué ses louanges euphoriques par des appels à la guerre semant ruines et fureur. Et après ? Comment peut-on survivre à ce monde qui se périclite, à ce brouhaha qui nous rend fous ? Et si le choix de la vie serait celui de l’oubli ?
Nietzsche disait, qu’à la différence de l’animal qui vit dans un éternel présent sans histoire, l’homme ne pouvait oublier, il restait lié à son passé. La connaissance du passé autant que le mépris du passé sont indispensables à la vitalité des peuples.
Mais à force de sacraliser la mémoire, n’affaiblissons-nous pas notre capacité d’édifier l’avenir en nous confortant dans le sentiment du déclin et de l’abîme ? Quand la maladie est incurable, pourquoi ne pas l’anéantir à coups d’oubli ?