Un pari fou. Une expérience radicale, déstabilisante. Pendant un an, l’artiste belge Sarah Vanhee a accumulé tous ses déchets personnels, réels ou virtuels. Sous forme d’installation plastique ou de performance philosophique, l’océan de débris se révèle sur scène aussi beau que monstrueux. Poussant l’idée de la bienveillance à l’extrême, Oblivion interroge la valeur de chaque chose, de chaque instant vécu, réinvestis dans une lente célébration des choses ressuscitées.
Pendant plus de deux heures, l’artiste suspend le temps et se connecte à ce qu’elle a considéré comme des déchets, constatant ce qui meurt au quotidien, puis ce qu’il en reste. Conservé sans discrimination, l’arsenal d’ordures, d’idées, de lectures et de sons récoltés durant l’année exposent un monde à l’envers où l’invisible devient visible ; le déchet se transforme en richesse. Chant d’amour pour ce que l’on jette, Oblivion ébranle les fondements de notre société de consommation. Spirituel, écolo et inattendu, l’objet rare fascine.