Installation visuelle et sonore, Marquer le temps cristallise la trajectoire d’un projet de danse dans le cadre duquel Caroline Laurin Beaucage a performé 33 fois dans 25 villes à travers le monde.
Avec Habiter sa mémoire, la chorégraphe et interprète a transporté dans l’espace public un cube sans cloisons, à la fois laboratoire de création et lieu de représentation. Sous les regards des passants, elle a livré dans ce territoire ouvert plus de 195 heures de danse au grand air et enregistré une multitude de mémos vocaux pour archiver ses impressions sur les expériences qu’elle y vivait.
L’installation documente un ensemble de moments vécus par la danseuse autour et dans sa boîte nomade. Elle assemble 650 photographies captées lors de ses performances solitaires à un paysage sonore intimiste où l’artiste raconte ses traversées : en murmurant, elle observe, réfléchit, confie ses états d’âme et de corps, se révèle…
En dévoilant par fragments les réminiscences sonores et visuelles de son singulier pèlerinage, l’œuvre témoigne des façades et des confins du voyage de l’artiste. Ses mémoires intérieures et physiques ainsi que l’incarnation de son corps dans les sites qui l’ont accueillie y croisent les regards attentifs et distraits, les rencontres, les présences comme les absences des spectateurs de passage. Point d’orgue d’un périple sensible, état de grâce prolongé, Marquer le temps est un hommage aux gens, aux mouvements et aux lieux qui s’impriment dans nos esprits et notre chair, nous prennent à bras le corps pour finalement nous habiter, pour toujours.