Camille a 22 ans quand elle emménage à Montréal. Sa grand-mère Pauline en a 92 quand elle entre en CHSLD. Chacune vit un déracinement, une perte de repères. Poussée par une intuition, Camille enregistre ses visites et collecte les paroles de Pauline. Pendant près de quatre ans, les deux femmes apprivoisent ensemble l’inévitable, au rythme des jours, des oublis, de l’effritement du temps et des retrouvailles quotidiennes.
Après un poignant balado intitulé Quelqu’une d’immortelle, Camille Paré-Poirier a adapté pour la scène ces échanges entre deux êtres si profondément unis, point de départ d’un dialogue entre générations. La créatrice s’interroge sur la notion de soin et sur les différentes expériences, parfois contradictoires, de la réalité de proche-aidante. Grâce à ces enregistrements empreints d’une grande complicité, les mots et la voix de Pauline continuent de vivre. Et de ce matériau documentaire, sa petite-fille tire un récit puissant et universel.