Ce programme laisse la scène à quatre artistes, Emmanuelle Martin, Adrian Batt, Véronique Giasson et Charles Brécard, qui présenteront l'un après l'autre leur création.
Dans une société où tout change sans cesse, Emmanuelle Martin se questionne sur la notion d’équilibre personnel lequel, paradoxalement, est perpétuellement instable et incertain. Encounter met en lumière le chemin sinueux qui mène un individu à la rencontre de son « soi », équilibré, en paix et en harmonie avec son environnement. Cette pièce creuse l'aspect changeant, redondant et sans fin de cette quête difficile où rien n'est acquis et tout reste à apprendre, désapprendre, réapprendre, découvrir et redécouvrir.
Longueur d’onde est un solo interprété par Mateo Picone qui s’inspire des processus de réception et de perception d’informations sensorielles. Comment recevons-nous l’information de nos sens et comment est-elle ensuite interprétée? La réaction du corps à son environnement est au cœur de cette recherche chorégraphique. Adrian Batt cherche à trouver la source, le premier stimulus qui déclenche le geste. Son objectif est de partager cette idée avec les spectateurs, étant eux aussi en position de recevoir le mouvement, la physicalité du danseur et l’information sensorielle qu’il leur présente. Il cherche ainsi à créer un dialogue personnel, un pont ou un miroir entre la scène et le public afin de faciliter leur réception et d’aiguiser leur perception.
La création chorégraphique de Véronique Giasson s'intitule Reset, c'est-à-dire le voyage, le trajet complexe, le déplacement d’un lieu à l’autre. C’est par des enchaînements incessants que le duo interprété par Véronique Giasson et Nicolas Zemmour teste les limites physiques du corps tout en leur imposant une stricte précision et justesse des mouvements. L'œuvre vient questionner le rapport à l’Autre et comment se retrouver sur scène avec un partenaire alors que l’année a été marquée par l’isolation et la distanciation? Sur la musique de LACRYMOBOY, cette pièce tente de répondre à ces questionnements en mettant en lumière le corps; le sien, celui de l’Autre et la relation qui s’établit entre les deux à travers leurs pérégrinations.
Le soliloque est un discours pour soi, celui d’une personne qui se parle à voix haute. Dans SOLILOQUY, Charles Brecard voyage à travers le méandre de ses pensées, se poussant à faire face à ses émotions, ses questionnements et ses angoisses. L’accompagnant dans son introspection, un squelette symbolisant les vestiges de l’humanité partage la scène. Une valse entre l’homme et la carcasse s’ensuit, enchaînant confessions, accusations et partage. Au ton pessimiste, presque fataliste de la pièce, l’artiste juxtapose en contraste humour, joie et sincérité, aspirant ainsi à stimuler l’imaginaire, à remettre en question sa tendance au déni. Que l’inertie fasse place à l’action et à la prise de position.