Dan vole au secours de la belle Alice, frappée par un taxi. Entre elles naît un amour improbable et ardent. Alice admire Dan, et Dan est fascinée par la jeune et mystérieuse Alice, qui lui inspire même un premier roman. Jusqu’au jour où Dan se retrouve devant l’objectif d’Anna, une photographe de renommée internationale. L’attraction est mutuelle et fulgurante. Mais Anna est courtisée par Larry, médecin pragmatique et entreprenant, et Alice n’est pas prête à se laisser éjecter du tableau aussi facilement. Ainsi commence un jeu de pouvoir et de désir, sur fond d’ambition et de trahisons. Quatre vies s’entremêlent dans un ballet sensuel et nocif où, sous le joug de leurs pulsions, les protagonistes se traquent, mélangeant passion et possession, confondant création, inspiration et exploitation. Personne n’en sortira indemne.
Sexe, vérité, art et pouvoir sont les piliers de cette pièce de Patrick Marber, œuvre majeure de la dramaturgie anglaise plusieurs fois primée et portée au cinéma par Hollywood en 2004 (Closer). Dans cette version québécoise signée Fanny Britt, la metteuse en scène Solène Paré modifie le personnage de Dan pour que celui-ci soit désormais une femme, proposant ainsi une lecture plus complexe et nuancée de la rivalité entre les genres. Elle s’approprie librement la valse tordue de ce carré amoureux destructeur et insuffle à la pièce une bonne dose de sensualité et de cruauté. Examen cinglant et cocasse de l’amour et du couple moderne, cette comédie sulfureuse révèle le potentiel dévastateur du désir charnel et de la jalousie. Un divertissement féroce et jouissif. Cœurs sensibles et éternel·les romantiques s’abstenir.
« Au courant de la pièce, un glissement s'opère dans les sentiments des personnages. Ils et elles parlent d'amour, mais semblent plutôt mu·es par l'orgueil et le désir de possession de l'autre. Voilà ce qui m'intéresse dans l'œuvre et dans la vie; le capitalisme détourne le sens des mots, faisant de l'amour un combat à gagner. »
— Solène Paré