Memphis, le 3 avril 1968. Après avoir prononcé I’ve Been to the Mountaintop, l’un de ses discours les plus mémorables, Martin Luther King Jr. se retire dans sa modeste chambre du Lorraine Motel. Seul, fatigué, il tente de mettre sur papier les premières lignes de sa prochaine allocution. Lorsqu’il commande un café́ au service de chambre, Camae le lui apporte. Intrigante, elle engage le pasteur dans une discussion à la fois provocante et rafraîchissante. Elle l’amène à confronter son propre passé ainsi que l’avenir de son peuple. Et, peu à peu, on comprend qui est vraiment Camae.
D’une originalité́ particulièrement audacieuse, cette œuvre de Katori Hall imagine la nuit qui a précédé́ l’assassinat du militant emblématique. Empreinte de poésie, d’humour et de revirements surprenants, cette formidable partition pour deux acteur·trice·s rappelle le courage et l’héritage de Martin Luther King Jr.; elle révèle également l’homme vulnérable derrière la légende, le meneur envahi par le doute. Créée en 2009 à Londres, aussi pertinente aujourd’hui qu’elle l’aurait été au milieu du mouvement des droits civiques, Au sommet de la montagne soulève plusieurs questions. Jusqu’où peut-on aller pour défendre une cause juste? Et comment s’assurer que nos ambitions ne s’éteindront pas avec nous?