Dans une dimension altérée par la technologie, cinq protagonistes s’évertuent à développer de nouveaux repères. Ensemble, ils.elles tentent d’établir une connexion de leur propre matrice à celle de l’autre en quête d’une identité partagée. Jadis femmes et hommes, ces individus cohabitent maintenant en tant que peuple sur ce territoire aux frontières virtuelles et émotives. Leurs mouvements restreints par une arantèle aliénante, les protagonistes finissent malgré tout par transcender la solitude. Ils.elles sont à la recherche d’une humanité certaine et nécessaire en ce 21e siècle divisé par les guerres, l’aliénation de l’intelligence artificielle, le réchauffement climatique et le barbarisme de notre société (selon Paul Chamberland, essayiste et écrivain canadien). MMXX est un procédé humain qui permet à ces entités numériques de fuir l’isolement. La gestuelle chorégraphique se veut désarticulée, frénétique et synchrone, provoquant un mirage d’union et d’espoir de tendresse. Elle et lui, lui et elle, la nature nébuleuse de ce quintette survit grâce à la puissance du nombre, la multiplication répétée ...
Conjurant le sort et la pandémie, Hélène Blackburn accepte l’invitation des Grands Ballets à créer une pièce. En ces temps de rencontres rares et fortuites, la chorégraphe plonge avec plaisir dans l’univers de ces danseurs d’exception. Vive et précise, sa danse toujours en quête de virtuosité se déploie dans le temps et l’espace à travers des moments de plaisir et de rencontres impromptues. À l’instar des fêtes païennes qui ont marqué l’imaginaire des pandémies passées, cette petite Fête sauvage nous rappelle combien l’appel de l’autre peut se faire irrépressible. Sur des musiques du groupe Dear Criminals, Fête sauvage nous convie à autant de minutes de bonheur que de plaisirs volés cela pour oublier et nous replonger pour quelques brefs instants dans le paradis perdu de la vie d’avant.
Fukuoka résume l’essentiel de la démarche que poursuit depuis plusieurs années le chorégraphe Marcos Morau au sein de sa compagnie, La Veronal. Celui-ci s’est engagé dans une quête formelle de raffinement sans pour autant renoncer à l’inorganique et au grotesque; au rythme et à l’arythmie; au beau et au monstrueux. Dans cette œuvre, Morau apporte une touche de flamenco à une gestuelle abstraite et dynamique, rejetant du même coup toute trame narrative et permettant aux deux danseurs de se noyer dans la forme. Collision entre flamenco et danse contemporaine, choc de deux univers qui se nourrissent et se complètent, cet exercice de style entraîne le public au cœur même de l’univers du chorégraphe.
