15 février 2018

Diffusion des arts de la scène sur écran géant au Québec : un intérêt manifeste du public, mais plusieurs défis à relever

Une étude menée par la Société de la Place des Arts présente les perspectives et enjeux entourant la captation numérique et la diffusion hors salle des arts de la scène au Québec.

 

Les résultats de l’étude « L’émergence d’un modèle d’affaires québécois de captation et de diffusion des arts de la scène » ont été présentés publiquement à l’occasion du Forum 2018 du Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis (RIDEAU). L’étude a été réalisée par les consultants Sophie Dubois-Paradis et Martin Tétu pour la Société de la Place des Arts, qui avait été mandatée par le Ministère de la Culture et des Communications du Québec, dans le cadre de son Plan culturel numérique, pour lancer un chantier de réflexion sur les perspectives et les enjeux entourant la captation numérique et la diffusion hors salle des arts de la scène au Québec.

Rappelons que depuis 10 ans, les évènements cinématographiques – des spectacles des arts de la scène captés dans une salle de spectacle et diffusés ailleurs en direct ou en différé sur écran géant – constituent une nouvelle offre culturelle qui connaît un important développement au plan international. L’exemple le plus connu est celui de l’opéra du Metropolitan Opera de New York qui capte et diffuse ses opéras partout dans le monde depuis 2006.

La recherche s’est déroulée sur une période d’un an, entre décembre 2016 et novembre 2017. Différentes méthodes ont été employées, notamment un sondage auquel 15 344 spectateurs québécois ont participé, grâce à la collaboration de nombreux diffuseurs pluridisciplinaires de RIDEAU qui ont fait circuler le sondage à leurs membres.

Parmi les principaux constats présentés par les consultants, l’étude démontre qu’il existe un réel intérêt pour les arts de la scène sur écran géant. En effet, 65 % des spectateurs québécois sondés se sont dits intéressé à assister à un spectacle des arts de la scène sur écran géant dans un lieu de diffusion près de chez eux. Cet intérêt se manifeste avec la même intensité chez tous les sous-groupes interrogés, peu importe leur âge, leur genre, leur lieu de résidence, leur scolarité ou leur occupation.

Le public québécois des arts de la scène serait intéressé par la retransmission de toutes les disciplines artistiques sur écran géant, mais les plus populaires seraient la comédie musicale, le théâtre, l’opéra et la musique classique. Les spectacles locaux à grand déploiement sur écran géant seraient aussi particulièrement populaires, de même que les spectacles de type « évènement », c’est-à-dire qui ont une dimension spectaculaire et que les gens n’auraient pas nécessairement l’occasion de voir en temps normal.

 

L’offre québécoise des arts de la scène sur écran géant fait face à plusieurs défis

Les consultants ont rappelé qu’il n’existe pas encore d’offre d’arts de la scène québécois sur écran géant à l’heure actuelle. En effet, on retrouve seulement des projections de spectacles internationaux à grand déploiement, diffusées presqu’exclusivement dans les cinémas. L’offre québécoise des arts de la scène sur écran géant fait donc face à plusieurs défis, dont celui du lieu adéquat de sa diffusion entre cinémas et salles de spectacle, celui de l’intérêt de cette nouvelle offre pour les diffuseurs des arts de la scène québécois et celui des tarifs de rémunération des artistes lors de telles diffusions.

 

Des recommandations pour accompagner le développement de cette nouvelle offre

Si les spectacles québécois souhaitent faire partie de l’offre des événements cinématographiques, il importe de réfléchir à un modèle d’affaires pour que ces spectacles prennent une part du marché des événements cinématographiques au Québec, ont rappelé Sophie Dubois-Paradis et Martin Tétu. L’étude propose donc trois recommandations pour permettre à cette offre de passer d’un état d’émergence à un état d’offre organisée.

La première recommandation consiste à ce que l’État québécois alloue certaines ressources pour accompagner efficacement la planification et la mise en place de l’offre à ses débuts.

La deuxième recommandation consiste à expérimenter l’offre et à familiariser tous les acteurs impliqués de façon concrète aux spectacles sur écran géant et aux réalités qui y sont associées, à l’aide de la réalisation d’un projet-pilote de captation et de diffusion des arts de la scène québécois.

Finalement, la troisième recommandation consiste à intégrer cette nouvelle offre à l’écosystème québécois de diffusion, à l’aide d’une consultation avec le milieu de la diffusion des arts de la scène.

En conclusion à la présentation de l’étude, Clothilde Cardinal, directrice de la programmation de la Place des Arts, a tenu à ajouter aux propos des consultants qu’il  était très important que cette offre de spectacles captés et diffusés sur écran géant ne vienne pas remplacer le spectacle vivant, mais bien qu’elle soit complémentaire et agisse comme levier pour son développement. Elle a également rappelé que la discussion devait se poursuivre avec l’ensemble des diffuseurs du Québec et différents acteurs comme la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), RIDEAU, la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec et l’Union des Artistes, notamment.

 

L’émergence d’un modèle d’affaires québécois de captation et de diffusion des arts de la scène : Télécharger l’étude (5,26 Mo, PDF)

 

 

À propos de la Place des Arts

La Société de la Place des Arts de Montréal a pour objets d’exploiter une entreprise de diffusion des arts de la scène et d’administrer la Place des Arts de Montréal, l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay à Joliette et d’établir la programmation artistique dans la Maison symphonique pour les organisations autres que l’Orchestre symphonique de Montréal. Ces activités ont particulièrement pour but de procurer un lieu de résidence aux organismes artistiques majeurs, de favoriser l’accessibilité aux diverses formes d’art de la scène et de promouvoir la vie artistique et culturelle au Québec. Elle produit, coproduit et accueille des œuvres artistiques d’ici et d’ailleurs mettant en scène des artistes de la relève autant que des vedettes internationales en collaboration avec des organismes artistiques, des producteurs, des créateurs et tout le milieu culturel.

 

À propos du Plan culturel numérique du Québec

À la suite d’un vaste processus de consultation amorcé en 2010, le ministère de la Culture et des Communications a lancé le Plan culturel numérique du Québec en septembre 2014. Préparé en collaboration avec le réseau d’organismes et de sociétés d’État affiliés au Ministère ainsi qu’avec les acteurs du milieu culturel et du secteur des communications, ce plan prévoit un investissement de 110 M$, réparti sur 7 ans. Il vise à aider les milieux culturels à investir le monde du numérique pour permettre au Québec de profiter des nombreux avantages que recèle cet univers et de demeurer concurrentiel sur les marchés mondiaux.

 

Source : Place des Arts

 

Renseignements et demandes d’entrevue :
Marie-Claude Lépine
Gestionnaire communications
Direction des communications et du marketing
Place des Arts
514-285-4271 | mclepine@placedesarts.com

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