Daniel Lavoie : Tension attention en revue titre par titre
Le 13 avril prochain, Daniel Lavoie soulignera le 40e anniversaire de parution de l’album à succès Tension Attention sur les planches de la Salle Wilfrid-Pelletier. Nous nous sommes inspirés de quelques-uns de ses titres afin d’en mesurer la résonnance en 2023.
Ravi de te revoir: avez-vous hâte de retrouver le public montréalais et à quoi peut-il s'attendre pour ce spectacle?
Daniel Lavoie: Certes, j’ai hâte de retrouver le public, mais, je ne l’ai pas vraiment quitté puisque j’ai chanté Notre Dame de Paris l’an dernier à la Place des Arts. Pour le spectacle Tension Attention – 40 ans, on peut s’attendre à un chanteur qui va oser, pour la première fois, sortir de derrière son piano pour offrir un spectacle qui sera à la fois épuré, simple, et performant puisque j’aurai avec moi sur scène de grands musiciens.
Tension attention: la protection de la langue française suscite depuis toujours des tensions au pays. Pour vous qui êtes franco-manitobain, faudrait-il faire plus attention à notre langue?
D.L.: Ceci est probablement une des raisons pour lesquelles j’ai eu envie de partir vivre en Italie quelques temps. Je l’ai vécu toute ma vie pour le français au Manitoba, je vois les mêmes arguments étroits revenir au Québec et cela me désole. Je sais les langues, les cultures, changent, avec le temps, mais cela se fait toujours au coût d’un deuil qui n’est pas facile à vivre. On ne peut obliger quelqu’un à parler une langue s’il ne veut pas le faire. Et la seule personne qui puisse faire attention à ta langue est toi.
Ils s'aiment: Votre grand succès Ils s'aiment résonne encore en 2023, surtout avec la guerre en Ukraine, qu'est-ce que ça vous fait?
D.L.: Oui, Ils s’aiment résonne même trop fort ces jours-ci. Deux jeunes Urkainiens m’ont envoyé une photo l’an dernier sur fond de tanks brulés et de désolation, la main dans la main, intitulée Ils s’aiment. J’aurais préféré que la chanson soit devenue redondante et inutile.
Roule ta boule: dans la dernière année, on a pu vous lire dans votre recueil de fables et vous entendre chanter Rimbaud, mais écrivez-vous toujours?
D.L.: Oui j’écris toujours, par habitude, par besoin, pour arriver à structurer ma pensée et aussi pour voir ce que je pense. Rien ne vaut un stylo et un papier pour creuser dans son inconscient. J’écris à la main, pour garder la main et pour le plaisir. Mes intérêts sont assez larges, mais surtout ils sont l’humain, la conscience, la volonté, l’intelligence, artificielle et autre, la cosmologie, la physique, les systèmes politiques et les jeux de pouvoir, l’argent ou, plus cette chose qu’est l’argent, l’avoir, le matérialisme, la vie, la mort et j’en passe.
Le métro n'attend pas: tout va vite de nos jours! Vous disiez au moment d'être intronisé au Panthéon des auteurs-compositeurs l'automne dernier que les grandes chansons sont choisies par le public. Est-ce encore possible en 2023 de connaître les paroles d'une nouvelle chanson par cœur?
D.L.: Je crois que ceux qui écoutent les chansons les connaissent par cœur. Et oui, il est possible de connaitre les paroles. C’est le devoir de ceux qui les écrivent. Faire des chansons qui méritent qu’on s’en souvienne.
Laquelle de vos chansons vous rend le plus fier ou laquelle préférez-vous toujours chanter?
D.L.: Je rêvais probablement un peu de changer le monde quand j’ai commencé ce métier. Il faut, je crois, croire que nous pouvons faire une différence si nous voulons, un jour, faire une différence. Les chansons, contrairement à la politique, n’ont pas à porter l’odieux des mauvaises décisions.
Ils s’aiment a gardé, à travers les années, son pouvoir d’émotion, sans sombrer dans le psychodrame. Les chansons que j’ai choisies pour ce spectacle sont les chansons qui correspondent à ce que j’essayais de faire, et sont, finalement, ce que j’ai fait de mieux. Je dois vivre avec…
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