Rideau de lumière, couleur du temps (1967, refait en 2000)
Nicolas Mavrikakis et et Yan Romanesky - 26 janvier 2018

Rideau de lumière, couleur du temps (1967, refait en 2000) - Micheline Beauchemin

Micheline Beauchemin ▪ Rideau de lumières ▪ couleurs du temps ▪ 1967 ▪ 762 x 9300 acrylique clair sur fil de coton ▪
© Succession Micheline Beauchemin / SOCAN (2019)
Crédit photo : Caroline Bergeron

 

En avril 1963, à la journaliste Solange Chalvin du journal Le Devoir, Beauchemin confiait que c’est en Grèce, en 1954, qu’elle a commencé à s’intéresser à la tapisserie, qui est devenue son principal médium de création.

 

Mais, comme elle l’expliquait deux ans plus tard au journaliste Claude Jasmin de La Presse, c’est lors d’un voyage aux début des années 1960 à Kyoto au Japon, dans la manufacture Kawashima, que son travail prend un tournant majeur. Elle déconcerte les tisserands en décidant de faire « des tissus sculptés, une architecture de textiles, une sculpture de tissus », en intégrant à ses œuvres de nouveaux matériaux tels que l’acrylique, le verre et l’aluminium. Là-bas, elle discute avec des techniciens de différentes spécialités, passe de la salle de dessin à celle des laboratoires ou à celle dédiée au tissage. Ce contexte favorisa son travail plus expérimental ce qui lui permettra de créer Rideau de lumière, couleur du temps quelque temps plus tard…

 

« En même temps qu’il ferme l’espace pour le public, il l’ouvre sur le scintillement de la ville ; pour le passant, il offre, de l’extérieur, un accès à l’aspect merveilleux du spectacle. »

 

Beauchemin, connue entre autres pour ses œuvres aux couleurs vives – un des meilleurs exemples de cette production est le rideau de scène multicolore pour le Centre national des arts à Ottawa de 1969 – a développé dans cette pièce, spécialement conçue pour la Place des Arts, un autre aspect de sa pratique créatrice. Elle propose une œuvre épurée, presque minimaliste, tout à fait dans la veine de ses tapisseries monochromes aux teintes laiteuses de la fin des années 1950, mais cette fois en faisant usage de matériaux nouveaux. Beauchemin a opté pour une « sculpture » nouveau genre, un « rideau » de 280 000 petits blocs d’acrylique (triangles aux arêtes franches et aux arêtes arrondies, losanges et hexagones) transparents, – commandés  à la firme Kawashima – montés sur des fils de coton et qui reflètent la lumière. Comme le dit Laurier Lacroix, dans sa monographie de l’artiste, cette œuvre étincelante est devenue «un des symboles de la Place des Arts». Il ajoute : « En même temps qu’il ferme l’espace pour le public, il l’ouvre sur le scintillement de la ville ; pour le passant, il offre, de l’extérieur, un accès à l’aspect merveilleux du spectacle. »

 

Rideau de lumière, couleur du temps (1967, refait en 2000)
Micheline Beauchemin (1929-2009)
Situé dans le Foyer Jean-Gascon du Théâtre Maisonneuve

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