POSTE D’ÉCOUTE : la trame sonore écolo du Jour de la Terre
Philippe Couture - 22 avril 2021

POSTE D’ÉCOUTE : la trame sonore écolo du Jour de la Terre

La chanson québécoise, pétrie de paysages nordiques et de grands vents, ou campée dans une montréalité ensoleillée, a de tout temps marché de pair avec les mouvements environnementalistes. C’est d’ailleurs plus vrai que jamais. En ce Jour de la Terre, nous vous proposons une trame sonore écolo et 100 % locale.

 

Il y a les artistes qui vont droit au but et évoquent sans filtre le combat écologiste dans leurs chansons, comme Les Cowboys Fringants ou Richard Desjardins, par ailleurs connus pour leur engagement en la matière sur les fronts militants. Il y a ceux qui, à une autre époque, chantaient la beauté du monde et la force de la nature de manière plus lyrique, comme Diane Dufresne et Gilles Vigneault. Il y a ceux qui, sans porter de manière directe un message engagé, écrivent des chansons plus abstraites dans lesquelles résonne une préoccupation pour la fragilité des écosystèmes, comme Tanya Tagaq, Salomé Leclerc et Ariane Moffatt.

 

Peu importe le chemin qu’ils empruntent, leur musique accompagne le combat pour un monde plus sain et une planète en meilleure santé.

 

 

 

 

Mets du respect dans ton bac – Alaclair Ensemble 

 

Qui aurait cru qu’une chanson commandée par la Ville de Laval pour informer les citoyens sur le bon comportement à adopter par rapport au tri sélectif allait devenir un tel succès du rap québécois? On n’aurait pas parié là-dessus avant d’entendre Mets du respect dans ton bac et d’être immédiatement séduits par cette chanson entraînante dont on n’oubliera jamais les enseignements. Après tout, le tri sélectif, c’est pas compliqué : « Métal, verre, plastique, carton, papier, that’s it ».

 

 

 

 

Bixi – Kirouac & Kodakludo

 

Restons du côté du rap québécois et élargissons un peu la définition de la chanson écolo. Si les jeunes rappeurs montréalais Kirouac et Kodakludo ne s’aventurent pas directement dans un propos écolo affirmé, leur chanson faisant l’éloge du vélopartage a pour effet indirect de prôner la mobilité douce et le moyen de transport le plus écolo qui soit. Et quel plaisir de se « distinguer de la foule sur son Bixi » et de « se sentir cool sur son Bixi », comme ils le chantent sur un rythme uptempo irrésistible!

 

 

 

 

Le déni de l’évidence – Mes Aïeux

 

Saluée en 2010 par la SOCAN comme « l’une des chansons les plus jouées sur les ondes de la radio québécoise », cette pièce a le mérite de ne pas prendre quatre chemins pour livrer son message écolo. Ici, c’est clair : le monde est désespérément aveugle à la crise climatique, et il faut que ça change! « Je veux pas m’en faire / Tu veux pas t’en faire maintenant / Tout le monde le sait ce qui nous faudrait faire, mais pour l’instant / On danse la danse du déni de l’évidence / On danse la danse du déni de l’état d’urgence ».

 

 

 

 

Développement durable – Richard Desjardins

 

L’engagement écologiste de Richard Desjardins, constant depuis des décennies et de plus en plus fervent, s’est manifesté à de nombreuses reprises dans les paroles de ses chansons comme dans sa pratique de documentariste. Dans Développement durable, une chanson parue en 2011, il joue d’ironie en prenant les traits d’un personnage désinvolte qui se soucie peu de son empreinte écologique – un rôle qu’il endosse pour mieux dénoncer une insouciance bien présente dans la société. Sur des airs country folk joyeux, la chanson est pour le moins percutante : « Moi j’en vois pas d’problème / Skidoo, seadoo, quat’roues / Chu dans “l’club des ben d’même” / Des fioumes pis ben d’la broue ».

 

 

 

 

Plus rien – Les Cowboys Fringants  

 

Les Cowboys Fringants rêvent d’une planète plus verte et n’ont cessé de le clamer et de le chanter. Si notre liste d’écoute vous invite à tendre l’oreille à leur chanson 8 secondes, qui dénonce l’exploitation des ressources naturelles, nous vous proposons aussi de vous pencher sur les paroles de Plus rien, qui évoque par une suite d’images éloquentes la destruction des écosystèmes et les bouleversements climatiques. Sans oublier un vidéoclip mémorable, où le groupe chante : « Mais moi je n’ai vu qu’une planète désolante / Paysages lunaires et chaleur suffocante / Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim / Comme tombent les mouches, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien / Plus rien / Plus rien ».

 

 

 

Hymne à la beauté du monde  Diane Dufresne

 

L’homme a détruit la beauté du monde, se désole Luc Plamondon, auteur des paroles de cette chanson culte portée par la voix divine de Diane Dufresne. L’auteur s’inspirait, en 1973, des dernières paroles de la poétesse Huguette Gaulin, qui s’est immolée par le feu en 1972 dans le Vieux-Montréal. Une chanson qui n’a plus besoin de présentation et qui, année après année, demeure indémodable. Son cri du cœur n’a cessé de gagner en urgence et en pertinence au fil des décennies.

 

 

 

 

Hé ho – Les Colocs

 

Ne nous méprenons pas : même si cette chanson paraît guillerette avec ses notes de guitare joyeuses, ses trompettes enjouées et les modulations enthousiastes de la voix de Dédé Fortin, elle raconte le désarroi d’un nouvel arrivant sur Terre, qui n’y trouve qu’une nature désolée et une beauté écorchée. « Hého hého a quitté sa planète. / Bonjour mon amour tu m’croiras pas / J’ai vu la planète terre quels mauvais locataires / Faudrait casser leur bail avant qu’ils brisent toute / Sans ça leur planète y’en aura pu pantoute / Oh hého hého a quitté sa planète. »

 

 

 

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