Projecteur de scène à DEL.
Crédit photo : Mikaël Theimer / Projecteur de scène à DEL.
Crédit photo : Mikaël Theimer / Projecteur de scène à DEL.
Véronique Champagne - 14 décembre 2018

La Place des Arts : pour des événements toujours plus écoresponsables

La Place des Arts, c’est six salles de spectacle, sept commerces, près de mille événements par an et des dizaines de milliers de personnes qui transitent quotidiennement par ses espaces communs. Pour réduire son empreinte environnementale, le comité en développement durable de Place des Arts travaille sans relâche à orienter les initiatives « vertes » de ses équipes, fournisseurs et clients. Et ça lui réussit ! En 2018, l’organisation a reçu l’accréditation Scène écoresponsable Or du Conseil québécois des événements écoresponsables. Voici quelques-unes des pistes d’action qui lui ont valu cette reconnaissance.

 

1. Choisir des technologies plus « vertes »

Une ampoule incandescente produit 80 % de chaleur pour 20 % de luminosité. Si cela représente bien un gaspillage d’énergie, faut-il pour autant mettre au rancart les quelque 2 000 projecteurs et systèmes d’éclairage de générations précédentes ?

 

Place des Arts privilégie plutôt un virage technologique graduel afin de faire les meilleurs choix d’appareils. En 2015, par exemple, l’éclairage d’une partie de la salle du Théâtre Maisonneuve, celle réservée aux sièges et au public, est passé à l’éclairage à DEL, allégeant la demande énergétique de 54 000 watts à 2 000 watts. On a conservé les parties de luminaires encore en bon état afin de réduire la consommation en énergie et de réduire la production de déchets résultant des travaux. « Pour favoriser le réemploi, on a offert ces lampes ou projecteurs à des écoles ou des organismes artistiques, qui en ont souvent bien besoin », précise Martin Saintonge, directeur des services aux producteurs et de la production à Place des Arts.

 

Cette approche par étape a l’avantage d’étaler les coûts de la transition dans le temps, car l’acquisition de nouvelles technologies a un prix ! C’est d’autant plus vrai que Place des Arts adopte une approche durable, préférant investir dans des équipements de bonne qualité pour en maximiser la durée de vie.

 

2. Privilégier une consommation responsable

Plus performantes en matière de consommation énergétique, ces nouvelles technologies d’éclairage s’accompagnent bien souvent d’un système de gestion qui en facilite l’utilisation responsable. Pour couper le courant, plus besoin d’appuyer sur l’interrupteur. La flotte de 87 écrans de l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme est connectée à un système central d’affichage, qui ajuste leur activité aux besoins réels.

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Réseau d'affichage numérique dans l'Espace culturel Georges-Émile-Lapalme. Crédit photo : Caroline Bergeron.

« La luminosité des écrans a en outre été réduite de 15 % à 40 %. C’est à peine visible pour le public, on économise de l’énergie au quotidien et on étire la longévité des écrans », ajoute Philippe Larocque, producteur multimédia et spécialiste du parc d’affichage de la société d’État.

 

Place des Arts ne supervise pas tous les aspects de la consommation responsable dans les événements qu’elle accueille. Pour des raisons pratiques, comme des enjeux de sécurité, il serait irréaliste d’exiger, par exemple, le remplacement du plastique par le verre. Place des Arts a donc plutôt choisi d’outiller les organisateurs d’événement et les participants. Entre autres, au lieu de bannir les bouteilles de plastique, elle propose de plus en plus de fontaines d’eau pour encourager l’utilisation de gourdes réutilisables. Les pailles de plastique, quant à elles, disparaîtront lorsque le stock actuel sera épuisé.

 

3. Recycler, composter et restaurer

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Recyclage sur les quais de réception. Credit photo : Mikaël Theimer. 

Il n’y a qu’à regarder le nombre et la dimension des quais de chargement de la Place des Arts pour imaginer la quantité de matériel et de produits que peut nécessiter le bon déroulement de chaque production. Hélas, certains de ces objets ont inévitablement une durée de vie plus courte. C’est pourquoi Place des Arts dispose d’une armée de compagnies spécialisées dans le recyclage. Carton, verre et plastique, bien sûr, mais aussi piles, ordinateurs, téléphones ampoules, bannières, textiles… Tout est classé, prêt à être recyclé pour une deuxième vie pratique. Place des Arts va jusqu’à assurer le recyclage des déchets d’hygiène féminine !

 

Dans ses espaces communs, Place des Arts ne s’en remet pas entièrement au bon jugement du public : ses équipes de ménage font une vérification visuelle des poubelles de tri, afin d’écarter ce qui n’a pas sa place dans les bacs de recyclage. Le compostage sera introduit dans les prochaines semaines, une initiative accueillie très favorablement par les restaurateurs, et les bacs de compost feront l’objet du même type de vérification.

 

Réparer et restaurer : voilà l’avenue choisie en ce qui a trait au matériel de Place des Arts. Les 3000 fauteuils rouges de la salle Wilfrid-Pelletier ont fait leur temps ? On préserve leur mécanisme, et on les restaure avec un tissu et un rembourrage de bonne qualité. Cette approche contribue aussi à répondre, de plus en plus, aux enjeux patrimoniaux des sites de la Place des Arts. Dans le même ordre d’idées, lors de tout nouvel achat technologique, Place des Arts vérifie aussi la disponibilité de pièces de rechange. On veut être en mesure de réparer plutôt que de remplacer !

 

4. Moduler ses demandes

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Cuves à saumure de la Place des Arts. Crédit photo : Mikaël Theimer.

Place des Arts possède enfin une salle de cuves à saumure, qui emmagasine de la fraîcheur par un procédé intégrant du glycol. Ces cuves agissent en quelque sorte comme des climatiseurs de secours, limitant les besoins énergétiques de la Place des Arts pendant les périodes de grande demande. Les précieuses œuvres du Musée d’art contemporain profitent ainsi d’un air tempéré et déshumidifié, essentiel à leur préservation, sans imposer un stress supplémentaire à Hydro-Québec en pleine période de canicule, par exemple.

 

Petits et grands gestes : tout est analysé en vue d’être amélioré à Place des Arts. Ce n’est pas parce qu’on se spécialise dans des événements ponctuels qu’on ne s’intéresse pas à des enjeux à long terme !

 

 

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