Jorge Donn (1985) - Elizabeth MacQueen
Credit photo : Caroline Bergeron
Entre l’âge de six et dix-huit ans, Elizabeth MacQueen a étudié le ballet. Elle enseigna même cette forme d’art. Voilà certainement pourquoi elle a dédié son travail de sculpteure à la représentation exclusive de danseurs – presque toujours masculins.
Dans ce bronze de 2,70 mètres, sculpture au style figuratif plutôt conventionnel, l’artiste a voulu représenter Jorge Donn, le premier danseur et co-directeur artistique du Ballet du XXe Siècle. De sa fondation à Bruxelles en 1960, jusqu’à sa dissolution en 1987, cette troupe développa une approche toute nouvelle de la danse en s’inspirant entre autres de la philosophie orientale. Béjart donna d’ailleurs à son école de danse le nom de Mudra, mot qui en sanskrit veut dire « geste rituel ». Mudra fut d’ailleurs le titre premier de cette œuvre dans les médias...
« Parce que j’aime les hommes et parce que je considère comme un défi de traduire leur sensualité ».
MacQueen y représente Donn, « dans un grand jeté extrait d’une chorégraphie de Maurice Béjart sur le dernier mouvement de la Symphonie No7 en la majeur de Beethoven, pour le film de Claude Lelouch Les uns et les autres ». Profondément troublée par ce film, la sculpteure alla jusqu’à écrire une lettre au danseur en 1982. Elle lui explique que « même si la sculpture n’est pas l’une des formes d’expression les plus en vogue, c’est à travers elle que j’ai choisi d’apporter ma contribution, aussi modeste soit elle, à la dissémination d’un esprit d’unité sur Terre » que Donn incarnait à ses yeux. À la revue Châtelaine, l’artiste expliquait alors sa vocation pour la représentation des danseurs masculins ainsi : « Parce que j’aime les hommes et parce que je considère comme un défi de traduire leur sensualité ».
Jorge Donn (1985)
Elizabeth MacQueen (1948- )
don de Robert Lavallée