Festival du monde arabe: une 25e édition nourrie d’espoir et de désillusions
Jusqu’au 23 novembre, le Festival du monde arabe tient sa 25e édition sous le thème Méprises : 25 ans de rêves en couleurs, avec un programme varié mettant en lumière les valeurs de liberté et d’autodétermination des peuples.
À l’origine, les instigateurs de l’événement souhaitaient que cette 25e édition en soit une de célébrations. « Mais avec la situation géopolitique tendue au Moyen-Orient, on a préféré rendre hommage à la Palestine », résume Matias Ollivier, directeur artistique adjoint au Festival du monde arabe de Montréal.
Ainsi, la thématique Méprises : 25 ans de rêves en couleurs se veut une remise en question de « tout ce en quoi le Festival a cru, ajoute Matias Ollivier. Notre événement est laïc, francophone, attaché aux idéaux des Lumières et des valeurs occidentales. Mais face au chaos destructeur qui est en train de s’opérer, il y a une désillusion vis-à-vis de la lecture du monde actuel. »
Après le spectacle de la chanteuse palestinienne Nai Barghouti en ouverture de cette 25e présentation, le Festival du monde arabe prévoit plusieurs concerts mariant les cultures et les styles musicaux. « C’est un peu notre ADN », indique le directeur artistique adjoint.
Un programme riche et varié
Des artistes venant de partout au Maghreb et au Moyen-Orient, en passant par la France, le Québec et les États-Unis, souligneront cette ode à la liberté.
Parmi les spectacles à voir à la Place des Arts, celui du chanteur et compositeur algérien Amine Chibane. L’artiste mêle en formule intimiste le chaâbi algérien et le jazz manouche avec des pièces engagées le 1er novembre à la salle Claude-Léveillée. Le lendemain, la chanteuse et guitariste égyptienne Maii Waleed prendra le relais pour une soirée de musique populaire arabe indépendante.
Afin de rendre hommage à la Palestine, la Tunisienne Rim Benjannet usera de sa voix et présentera Ô douce révolte! le 5 novembre à la salle Claude-Léveillée. Elle puisera dans l’œuvre des créateurs Sayed Darwich, Cheikh Imam, Marcel Khalifé et de l’interprète libanaise.
Le 16 novembre au Théâtre Maisonneuve, les chanteuses Oumeima El Khalil, Lila Borsali et Raoudha Abdallah unissent leurs voix dans Libertada. Ce concert revisite un répertoire de chansons évoquant l’autonomie des peuples d’Algérie, de la Tunisie et de pays du Moyen-Orient, explique Matias Ollivier. Les trois artistes seront accompagnées des instrumentistes de musique persane Saeed Kamjoo, Habib Hoseini, Amir Amiri, Maryam Tazhdeh.
Le lendemain, la même salle accueillera le spectacle Cordes en flammes, du joueur d’oud irakien Naseer Shamma. Le musicien rend lui aussi hommage aux nations aspirant à la liberté et à l’indépendance par le biais d’œuvres littéraires du Palestinien Mahmoud Darwich, de l’Espagnol Federico García Lorca et du Chilien Pablo Neruda. « C’est une sorte de poème symphonique interprété par un virtuose », décrit Matias Ollivier. L’artiste sera accompagné au piano de Marianne Trudel, et une danse d’Audrey Gaussiran sera présentée.
« Ces spectacles sont l’occasion de plonger dans des atmosphères qui vont sonner à la fois familières et étranges, de lever le voile sur des univers qu’on ne soupçonnerait pas si proches de nous », conclut Matias Ollivier.
Découvrez l'ensemble des spectacles présentés à la Place des Arts.