Festival de Lanaudière : opéra, cinéma et grosses pointures

En juillet, on roule sur l’autoroute 40 en direction de Joliette. À l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay (propriété de la Place des Arts) aussi bien que dans des églises locales et sur quelques magnifiques sites agrotouristiques ou urbains, le Festival de Lanaudière célèbre la musique classique dans un cadre enchanteur et avec un souci de réinvention des formes. 

Entre autres choses, le public retrouvera avec plaisir des artistes fidèles au Festival, comme Les Violons du Roy, Jonathan Cohen, Bernard Labadie, et Marc-André Hamelin. Après une longue absence, Bernard Labadie revient pour diriger un concert consacré à Mozart, intitulé Mozart est une fête! Le flamboyant chef de l’Orchestre symphonique de Montréal, Rafael Payare, est à l’affiche pour quatre grandes soirées, dont l’une consacrée à Zarathustra, de Strauss, et une autre à des œuvres de Tchaïkovski et Rimsi-Korsakov. Le programme du Festival de Lanaudière est aussi saupoudré de danse : les Grands Ballets canadiens offrent à Joliette une représentation d’une chorégraphie inspirée de la Cinquième symphonie de Beethoven. 

Des formes opératiques grandioses 

Le point d’orgue de cet été est sans conteste la présentation d’Aida sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, accompagné de l’Orchestre Métropolitain et d’une distribution de haut niveau. L’œuvre de Verdi, au-delà de son récit épique et tragique, a une résonance avec les conflits contemporains et offre une réflexion profonde sur les horreurs de la guerre. « Comment ne pas voir poindre en arrière-plan les conflits barbares qui continuent d’embraser le Proche-Orient et l’est de l’Europe, puis tous ceux, moins visibles, dont le globe est parsemé? » demande Renaud Loranger, directeur artistique du Festival, dans son mot d’introduction paru dans la brochure annonçant le programme. Parions que Verdi nous offrira une féconde matière à penser notre monde. 

Non content de mettre à l’affiche une seule grandiose partition opératique, le Festival de Lanaudière s’en offre une deuxième, dans une formule de concert hybride mettant en vedette l’ensemble musical Les Arts Florissants, les chanteurs du Jardin des Voix et un groupe de danseurs et danseuses de la compagnie Käfig, sous la direction du chorégraphe Mourad Merzouki. Cette équipe de rêve déploie mondes et merveilles pour faire entendre et voir The Fairy Queen, de Purcell. 

Un concert d’ouverture interstellaire 

Le concert d’ouverture, dirigé par Nicolas Ellis avec l’Orchestre de l’Agora, nous propulse dans l’espace avec les majestueuses Planètes, de Holst. Cette œuvre cosmique interroge la place de l’humanité dans l’univers et ouvre une série de concerts explorant des thèmes philosophiques et éthiques profonds. Fait inusité : l’ingénieure en aérospatiale Farah Alibay sera de la partie et dessinera avec le chef d’orchestre une forme de concert inédite, entre conférence de vulgarisation scientifique, témoignage biographique, ancrage musical et images évocatrices sur écran géant. 

De grands noms internationaux 

Parmi les artistes internationaux de cette édition, on trouve Matthias Goerne, Anne Sofie von Otter, et l’Orchestre Baroque de Fribourg, tous trois offrant une rare présence en Amérique. Avec ce prestigieux ensemble venu d’Allemagne, on plonge non seulement dans la musique de Bach et ses canoniques concertos brandebourgeois, mais aussi dans certaines des œuvres les plus légendaires d’Antonio Vivaldi. Sa dernière visite en sol québécois remonte à 10 ans! 

Le Quatuor Diotima et le pianiste Yoav Levanon feront quant à eux leurs débuts au Canada, promettant des performances inoubliables. 

Concerts intimes et expériences immersives 

Vous entrez délicatement dans l’enceinte de l’église Saint-Ambroise-de-Kildare. Vos yeux parcourent le vaste espace sublimement ornementé. Quelque chose de sacré et de puissant se passe ici avant même que les voix des chanteurs aient commencé à révéler leurs tessitures. Le Festival de Lanaudière se distingue par ses concerts dans les églises, offrant des récitals intimes dans des lieux historiques. Ces performances permettent une rencontre privilégiée avec des artistes de renommée mondiale dans une atmosphère unique et recueillie. 

Cet été, on ira y écouter des œuvres sacrées de Henry Purcell, John Blow et William Croft interprétées par l’ensemble Les Arts Florissants, sous la direction de William Christie. À l’église de Sainte-Mélanie, quelques kilomètres plus loin, des musiciens incontournables de la scène orchestrale québécoise tels que Marianne Dugal (violon), Julien Siino (violoncelle) et Antonin Cuerrier (clarinette) se réunissent pour la première fois autour de Beethoven et de Schubert, lors d’un concert baptisé Une soirée à Vienne. 

Et du cinéma! 

Des films dans lesquels la musique est le cœur de l’action! Voilà ce que promet le tout nouveau programme de projections du Festival de Lanaudière – une grande première. Entièrement gratuit, il s’adresse à toute la famille et propose des films tels que Neneh superstar, La petite sirène, La couleur pourpre et Wonka. 

Vous en connaissez beaucoup, des événements qui combinent la présence en chair et en os de grands orchestres internationaux à la présence virtuelle – sur grand écran – du comédien chouchou Timothée Chalamet? Pas nous! C’est un rendez-vous du 6 juillet au 4 août à Joliette.