Crédit photo : Jessica Samario
Crédit photo : Jessica Samario
Anne-Hélène Dupont - 23 janvier 2019

En résidence à la Place des Arts : Sacré Tympan

Bien connue du public jeunesse pour ses énergiques spectacles musicaux Bête ou ne pas bête et Pierre et le pou, la compagnie Sacré Tympan était à la Cinquième Salle de la Place des Arts du 3 au 9 janvier derniers afin de poursuivre la création de son prochain opus, Chante, Edmond !

 

À quelques heures de la fin de cette résidence artistique, nous avons rejoint sur la scène le directeur artistique Pierre Labbé et le metteur en scène Philippe Boutin pour faire le point.

 

La première de Chante, Edmond ! a lieu dans deux mois et vous répétez déjà dans la salle où vont avoir lieu les représentations ?

 

Pierre Labbé (PL) : Oui ! C’est inhabituel, mais c’était la seule période où nous pouvions passer plusieurs jours de suite dans la salle.

 

 

Que souhaitiez-vous accomplir pendant cette semaine de résidence ?

 

Philippe Boutin (PB) : Nous voulions d’une part mettre au point un premier squelette de l’ensemble du spectacle et d’autre part découvrir les marionnettes. Dans Chante, Edmond !, ce sont les chanteurs qui manipulent les marionnettes — alors qu’être marionnettiste est un métier en soi ! Aucun des trois chanteurs n’avait d’expérience dans le domaine, mais ils se débrouillent merveilleusement bien.

 

Nous en profitons aussi pour découvrir l’espace : la configuration de la scène, des coulisses, de la salle… Nous testons des éléments d’éclairage et de décor, comme les lampes sentinelles côté jardin, qui vont figurer la forêt, et le rideau doré en fond de scène.

 

Bref, nous découvrons la proposition du spectacle dans son véritable espace. Ça avance bien !

 

Pouvez-vous nous décrire cette proposition ?

 

PB : Chante, Edmond ! est avant tout un spectacle musical. Il met en scène un groupe musical très chic, en costard et tout, qui promène son spectacle de ville en ville et qui raconte des histoires en chanson. Les musiciens sont des souris. Le chanteur du groupe, Edmond (joué par Renaud Paradis), annonce qu’il va raconter la fois où son père l’a abandonné au bord de la route parce qu’il chantait sans cesse dans la voiture, puis comment il est arrivé dans la forêt. Les chanteurs d’opéra Claudine Ledoux et Pierre Rancourt viennent interpréter les animaux qu’il a rencontrés.

 

PL : Au fond, ce parcours dans la forêt est une quête au terme de laquelle le petit Edmond trouve sa voix et sa voie. Le message que livre le texte de Simon Boulerice est très beau : c’est à travers différentes rencontres qu’on devient soi-même.

 

PB : Ma mise en scène s’inspire des dessins animés de Disney, avec davantage de musique, disons. C’est une esthétique qui tient du clown et qui a un côté légèrement kitsch, mais touchant. Et je veux avant tout que ce soit divertissant !

 

 

Comment Chante, Edmond ! se compare-t-il aux autres spectacles de Sacré Tympan ?

 

PL : C’est la première fois que je confie la création du texte à un auteur et que je fais appel à un metteur en scène. Avant, je faisais tout moi-même ! Cette fois-ci, grâce à une subvention, j’ai les moyens de réunir une équipe complète.

 

Il y a une continuité avec les spectacles précédents au sens où Chante, Edmond ! est avant tout un spectacle musical. La mise en scène ludique de Philippe rejoint aussi le style de Sacré Tympan. Mais le texte de Simon Boulerice apporte une profondeur psychologique supplémentaire à ce spectacle-ci.

 

Pour ma part, j’ai le privilège de me consacrer au rôle de compositeur. C’est d’ailleurs la première fois que notre proposition musicale est aussi élaborée. Il y a de l’opéra, de la pop, du jazz… pendant une heure ! Je n’ai jamais écrit auparavant une partition d’une telle ampleur.

 

À quoi allez-vous consacrer vos dernières heures dans la salle cet après-midi ?

 

PB : Il nous reste deux tableaux à mettre en place : déterminer où vont les acteurs, comment ils se déplacent sur scène… Puis nous allons faire un premier enchaînement complet du spectacle.  

 

 

Par la suite, quel travail vous restera-t-il à accomplir d’ici la première ?

 

Il s’agira essentiellement d’éléments à peaufiner. Augmenter la finesse du geste avec les marionnettes, par exemple. Nous profiterons aussi de nos deux résidences techniques dans des maisons de la culture pour mettre au point les éclairages et le son.

 

Nous revenons nous installer à la Cinquième Salle la veille de la première. Et le mardi 5 mars, à 14 heures, bam : on joue !

 

 

Chante, Edmond ! sera présenté à la Cinquième Salle de la Place des Arts du 5 au 9 mars 2019.

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