Jamie Adkins : un deuxième spectacle créé en résidence artistique à la Place des Arts
Crédit photo : Philippe Larocque
Crédit photo : Philippe Larocque
Josiane Roulez - 9 février 2018

En résidence à la Place des Arts : Jamie Adkins

Le clown, acrobate et jongleur Jamie Adkins se produisait depuis 10 ans partout à travers le monde avec Circus Incognitus, son spectacle solo. Et il aurait pu continuer. Mais il s’est vu offrir une occasion en or : une résidence artistique à la Place des Arts pour créer un nouveau spectacle, Espièglerie, en duo avec la tubiste Julie Houle. Entrevue avec un artiste unique en son genre, qui charmera grands et petits à la relâche 2018.

 

Comment vous êtes-vous retrouvé à la Place des Arts, à développer un nouveau spectacle après 10 ans ?

Beaucoup de gens me demandaient de développer un nouveau spectacle, mais c’était difficile, car ça ne venait pas de moi. Puis, la Place des Arts m’a fait cette offre de résidence, que je ne pouvais pas refuser. En prime, elle achetait les cinq premières représentations, du 6 au 10 mars. Et surtout, elle me fournissait un élément essentiel, sans lequel rien ne se crée : une date butoir !

 

Comment se déroule votre résidence ?

Julie et moi avons bénéficié d’une salle de répétition pendant 10 jours en septembre, dont trois jours dans la Cinquième Salle, où nous jouerons en mars. Nous reviendrons 10 jours en février, pour raffiner notre prestation avant la première. C’est un soutien exceptionnel, car nous avons beaucoup de difficulté à trouver des locaux pour répéter. Nous avons aussi pu profiter d’un prêt de 5 000 $ de la Fondation de la Place des Arts pour développer le spectacle.

Comment vous sentez-vous à l’idée de jouer Espièglerie ?

J’ai joué plus de 1 000 représentations de mon spectacle solo dans 27 pays à travers le monde. J’aurais été heureux de continuer, car c’est un spectacle d’improvisation, différent tous les soirs. Mais en même temps, j’avais besoin de repousser mes limites, de grandir en tant qu’artiste. C’est à la fois effrayant et excitant de monter sur scène avec un nouveau spectacle !

 

Avez-vous l’impression que vous serez mieux préparés ?

C’est un avantage, c’est certain ! Mais quand on monte un spectacle clownesque, la première représentation n’est pas une fin en soi, mais plutôt le coup de feu de départ. Au début, on fait tout ce qu’on a à faire, mais on le fait devant l’assistance, pas encore avec elle. Au fil du temps, on s’ajuste à elle, on fait un peu plus de ceci, un peu moins de cela. Le spectacle évoluera beaucoup dans la première année.

Ce sera un spectacle à la fois pour les enfants et pour les adultes ?

Oui, c’est un spectacle familial, une formule que j’adore. J’essaie de faire de l’humour à deux niveaux. Parfois, ce sont les adultes qui rient, parfois les enfants, parfois les deux... Ça fait une grande différence à l’oreille, c’est très satisfaisant !

Cette fois, vous serez en duo sur scène avec la tubiste Julie Houle. Pourquoi ce changement ?

En fait, j’ai commencé par essayer de créer un autre spectacle solo, comme Circus Incognitus. Mais en cours de route, j’ai réalisé que je ne voulais plus être seul sur scène. J’avais peut-être dit tout ce que j’avais à dire en solo. Je rêvais de travailler avec un tubiste, parce que ça semblait un choix ridicule pour un clown.

Comment s’est passée votre rencontre avec Julie ?

J’ai organisé des auditions avec cinq ou six tubistes, et Julie a été la première à se présenter. En 10 minutes, elle m’a fait découvrir toutes sortes de types de musique et de sons que peut produire un tuba. Elle était prête à essayer n’importe quoi, comme de jouer debout sur un tabouret. Je me suis dit : « Ça marche, on peut le faire ! » Je ne cherchais pas seulement un musicien, mais une personne avec qui créer et m’amuser. Je cherchais Julie ! Alors, j’ai rappelé tous les autres tubistes, et je n’ai pas fait d’autres auditions.

À quoi ressemblera votre spectacle ?

C’est un spectacle sur l’amitié. Au début, il y a ce type tout en gris, avec ses accessoires gris et blancs. Il traverse une sorte de crise, rien ne fonctionne, il échappe ses balles. Et soudain, Julie arrive, et elle apporte un peu de lumière, un peu de couleur, comme si elle disait : « Allez ! De quoi as-tu besoin ? Ça ne va pas si mal, au fond ! » Elle se moque gentiment de lui, lui joue des tours : c’est l’espièglerie. Et elle réveille ce type, qui change peu à peu de costume pour revêtir des habits colorés. À la fin, il retrouve sa joie de vivre. Il continue d’échapper ses balles, mais il s’amuse, c’est devenu un jeu. J’espère que le spectacle aura le même effet sur les gens : qu’ils en sortiront joyeux, et heureux d’en savoir un peu plus sur le tuba !

Jamie Adkins et Julie Houle présenteront Espièglerie du 6 au 10 mars 2018, à 14 h, à la Cinquième Salle de la Place des Arts.

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