Zakir Hussain
Crédit photo : Jim Bennett
Crédit photo : Jim Bennett
Philippe Couture - 20 novembre 2023

En attendant Zakir Hussain, le plus grand virtuose de tabla

Les mélomanes de Montréal et d’ailleurs auront le plaisir d’entendre Zakir Hussain à la Place des Arts en mars 2024, accompagné sur scène d’artistes de talent comme Sabir Khan au sarangi et Debopriya Chatterjee Ranadive à la flûte. Colauréat à trois reprises à la dernière cérémonie des Prix Grammy pour différents projets, le nom du musicien résonne comme une légende depuis les années 1970. Regard sur un monstre sacré du tabla. 

 

Assister à un concert de Zakir Hussain, c’est une expérience. L’auditoire est captivé par la dextérité incroyable du grand maître du tabla. Il est fasciné par la synergie musicale spectaculaire de Zakir Hussain et de ses comparses à la flûte et au sarangi. Et puis c’est l’étonnement complet envers le naturel avec lequel ils font vibrer des partitions exigeantes et nous entraînent, sans en avoir l’air, dans une infinité de récits. C’est un mélange d’instinct et de rigueur et, dans les moments de climax musical, un maelstrom d’émotions et de sensations. Il suffit de lire quelques critiques pour s’en convaincre : toutes décrivent une musique multicouche, complexe, passionnante. 

 

Le tabla de père en fils 

 

Zakir Hussain est né en Inde au sein d’une famille de musiciens légendaires, et sa pratique du tabla commence au cœur de la petite enfance. Son défunt père, Alla Rakha, était aussi un grand maître de l’instrument, notamment accompagnateur sur les scènes du monde entier du légendaire sitariste Ravi Shankar (avec qui le jeune Zakir a aussi eu l’occasion de jouer souvent). Il part en tournée pour la première fois à l’âge de 12 ans! À la maison, son père invite souvent George Harrison à souper. Le Beatles aura d’ailleurs une influence énorme sur le préadolescent. 

 

La première fois qu’il met les pieds aux États-Unis pour y donner des concerts, Zakir Hussain n’a que 19 ans. Mais déjà, il n’hésite pas à grandement personnaliser ses interprétations et à bousculer les coutumes, inventant des fusions étonnantes entre les musiques traditionnelles indiennes et les sonorités occidentales. 

 

Sans doute est-ce dû à l’influence des artistes qu’il accompagne. Il touche au jazz avec le saxophoniste norvégien Jan Garbarek ou avec le guitariste anglais John McLaughlin. Il s’entoure de nouveaux amis gravitant dans les milieux rock de San Francisco dans les années 1970. L’époque est au croisement des genres. 

 

Tabla, flûte et sarangi 

 

Il demeure encore aujourd’hui principalement reconnu pour cette approche entre tradition et modernité, à la fois respectueuse de la musique classique indienne et ouverte aux sons d’ailleurs et encline à un certain psychédélisme. Comme le disait avec justesse Télérama en 2018, Zakir Hussain est un « percussionniste tout terrain, qui serait capable de jammer en toute virtuosité avec le premier musicien venu s’échouer sur la plage, qu’il soit rockeur, jazzeux ou vahiné. » 

 

Ces années-ci, de retour à une formule plus classique, il débarque sur les scènes du monde avec la réputée flûtiste Debopriya Chatterjee Ranadive, formée dans le style de l’école de musique gharana Maihar, une tradition renommée dans la musique classique indienne. À leurs côtés s’exécute le musicien Sabir Khan, virtuose de grande renommée du sarangi, un instrument à cordes frottées traditionnel de la musique classique indienne. Lui aussi appartient à une lignée musicale prestigieuse, étant le fils de Ustad Sultan Khan, un maestro du sarangi reconnu mondialement. 

 

Virtuosité, tradition, métissage et grandes émotions musicales : voilà de quel bois se chauffent Zakir Hussain et les instrumentistes de talent qui se produisent avec lui. Réservez vos places pour le concert du 28 mars au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. 

 

Découvrez la musique de Zakir Hussain dans cette liste de lecture :

 

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