Che Malambo
Philippe Couture - 12 mars 2019

Che Malambo, la danse raffinée des cowboys argentins

Maîtres argentins du malambo, une danse masculine et percussive alliant rapidité, fougue et précision, la troupe Che Malambo propulse le folklore dans un ici et maintenant vibrant.

 

Quatorze hommes sobrement vêtus de noir entrent en scène et font résonner leurs bottes sur le parquet. D’un bout à l’autre de leur spectacle fiévreux, ils ne ménagent aucune énergie pour faire vivre le malambo, une danse cowboy masculine qui s’exécute la tête haute et le regard franc, souvent en duel avec un autre danseur qui répond à chaque mouvement avec une ardeur renouvelée. Combat raffiné des corps masculins qui se mesurent l’un à l’autre dans le plaisir de la danse, le malambo est une célébration du corps en quête de dépassement et d’élévation.

 

Dans la Pampa argentine, région centrale du pays et carrefour d’influences traditionnelles et modernes, l’esprit des Gauchos continue de régner discrètement. Ces cavaliers argentins ont toujours dansé le malambo, suivant la pulsation du tambour bombo et reproduisant le rythme du cheval au galop.

 

La troupe Che Malambo, elle, donne à cette danse paysanne un souffle contemporain. Elle récolte ainsi les applaudissements ébahis des foules partout dans le monde.

 

Comme le dit à la journaliste Emma Bergounioux le chorégraphe français Gilles Brinas, qui a pris la troupe sous son aile, « Che Malambo est un projet fou : la rencontre improbable d’un folklore bien assumé avec un public étranger ignorant tout de ce sujet si particulier et sensible. »

 

Dépouillement et sensualité

 

Danse auparavant interdite parce que jugée indécente, le malambo dégage en effet une sensualité certaine : celle du corps en état de grâce et de perméabilité, qui envoûte et suscite l’admiration.

 

Sa musique, si elle ne vient pas des tambours ou des lassos, se crée directement par la puissance de la frappe du pied contre le sol : une percussion organique à laquelle les danseurs ajoutent parfois leurs voix, dans un chant primitif et passionnel.

 

Il n’y a pas de fla-fla dans cette danse brute et viscérale, la plupart du temps dansée sur une scène nue et éclairée sobrement. Ce qui compte, c’est la précision et l’intensité du mouvement.

 

Souvent applaudis par les foules de Paris et de New York, où ils récoltent des critiques dithyrambiques, les danseurs de Che Malambo maîtrisent les deux grands genres de malambo : El Norteno, pratiqué au nord et caractérisé par l’agilité, et El Sureno, associé au sud et marqué par sa force. Tous deux exigent du danseur une grande concentration et une communion profonde avec son intériorité.

 

EN DEUX CLICS

 

À la troisième minute de ce bulletin de nouvelles de France 24, un reportage donne la parole au chorégraphe et aux danseurs de Che Malambo, de plus en plus appréciés par le public français.

 

 

Pour en savoir davantage sur les racines du malambo et la genèse du spectacle dirigé par Gilles Brinas, ce court documentaire tourné dans la région de la Pampa s’impose.

 

 

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