Tendre l’oreille, ouvrir grand les yeux : les bienfaits des arts vivants chez les enfants

Il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour découvrir sa fibre artistique, et encore moins pour profiter des bienfaits des arts vivants. Qu’on ait 7 ans ou 77 ans, un bouillon de culture, ça fait du bien! 

Initier son enfant, son petit-enfant, sa nièce ou son neveu au monde du spectacle, que ce soit par le biais du théâtre, de la danse ou de la musique, permet de stimuler son imaginaire et tous ses sens. 

De retour pour la prochaine année, la série Place des Arts junior propose une série d’événements culturels à l’intention des jeunes, et il y en aura pour tous les goûts! Au programme notamment, les matinées Sons et brioches, présentées en collaboration avec Jeunesses Musicales Canada depuis déjà 50 ans. 

« Des études démontrent que d’assister à un concert ou de prendre part à une activité culturelle, sur le plan du cerveau, ça stimule plein de neurones, qui agissent et interagissent. Ça poppe de partout! » lance Danièle LeBlanc, directrice générale et artistique de Jeunesses Musicales Canada. 

« Il n’y a pas d’âge pour en retirer des bénéfices, mais c’est sûr que plus on y est exposé tôt, plus on en retire des bienfaits », renchérit Isabelle Peretz, professeure titulaire au Département de psychologie de l’Université de Montréal et chercheure au Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son (BRAMS). 

Déjà, souligne-t-elle, les jeunes bébés sont réceptifs aux mélodies, à commencer par les comptines et les berceuses que leur chantent leurs parents. « Même s’il est tout petit, le bébé réagit déjà à la musique. » 

Selon l’audiologiste Pascale Héon, qui a rédigé un article sur le sujet, la musique libère de la dopamine, ce qui active le mécanisme de récompense du cerveau. En plus de cet état de bien-être, l’écoute de la musique a pour effet d’améliorer la qualité du sommeil et de stimuler la créativité et la mémoire.

Qui plus est, selon Naître et grandir, la musique permet à l’enfant, dès son plus jeune âge, de communiquer, de développer ses compétences langagières et son sens musical, et de mieux gérer ses émotions.

S’exprimer autrement 

La découverte des arts vivants peut s’avérer une véritable révélation pour des enfants. 

« Ce ne sont pas tous les enfants qui s’expriment aisément avec le langage, rappelle Isabelle Peretz. Certains trouvent d’autres manières, et les arts, dont la musique et la danse, sont une excellente façon de communiquer autrement, d’une manière qui nous convient davantage. » 

Ces nouveaux langages ouvrent un monde de possibilités. « Les arts vivants nous placent devant des univers normalement différents du nôtre, souligne Danièle LeBlanc. On s’ouvre à autre chose, on agrandit notre terrain de jeu et on découvre des réalités nouvelles et différentes. » 

« C’est la beauté de sortir, d’aller voir quelque chose qui est différent de soi : on ajoute une couleur de plus à sa palette! » poursuit-elle. 

Une expérience à partager 

Prendre part à un spectacle est aussi une expérience en communauté qui aiguise les habiletés sociales de l’enfant. « Beaucoup d’événements permettent de bonifier l’expérience du spectacle, notamment en rencontrant les artistes avant ou après la représentation », explique Danièle LeBlanc. 

« Mais au-delà de simplement assister à un spectacle, ça nous éduque aussi au vivre-ensemble, à savoir agir quand on est en présence d’autres personnes, poursuit-elle. Il y a une espèce de décorum en place, on comprend que notre liberté, notre bulle se termine là où commence celle des autres. C’est quelque chose qu’on a perdu de vue durant la pandémie, et on doit en quelque sorte se rééduquer à être en groupe. » 

Isabelle Peretz, également titulaire de la Chaire Casavant en neuropsychologie et cognition musicale, abonde en ce sens. « Le fait de participer ensemble à une activité artistique, c’est vraiment le genre d’expérience qui va faciliter et promouvoir l’intégration et la sociabilité des enfants », dit-elle. 

Danièle LeBlanc explique que les événements culturels répondent au besoin grégaire des êtres humains d’appartenir à un groupe. « Quand on assiste à un spectacle ensemble, il y a une espèce de communion qui s’établit, une certaine complicité, on partage le moment présent; pas seulement entre l’artiste et les spectateurs, entre nous aussi. » 

Au-delà de tout ce qu’apportent les arts vivants aux jeunes enfants, il y a, rappelle Isabelle Peretz, le bienfait le plus important : le plaisir. 

« Prendre part à un événement, entre autres musical, qu’il s’agisse d’écouter de la musique ou d’en jouer, facilite la sécrétion de la dopamine, l’hormone du plaisir! »