Crédit photo : Thibault Carron
Crédit photo : Thibault Carron
Simon Thibodeau - 21 juin 2019

Ce qui distingue la Place des Arts ? Le français, bien sûr !

Contraignant, le français ? Pas à la Place des Arts ! La vitalité et la richesse de la langue française sont plutôt une source infinie de créativité, d’émancipation et même de confiance en soi. Comment s’y prend-elle pour en tirer pleinement profit? Voici quelques initiatives qui font la fierté de la Place des Arts.

 

Pour la Place des Arts et tous ses employés, avoir le français à cœur, c’est plus que connaître sa grammaire par cœur ! L’équipe derrière le plus grand complexe culturel en arts de la scène au Canada s’est en effet donné pour mission de jouer un rôle exemplaire et moteur dans la promotion et la valorisation de la langue française.

 

Qu’il soit question des spectacles présentés, de leur promotion, de soutien aux artistes ou d’activités de médiation, la Place des Arts veut susciter la participation de tous les employés et exercer une influence positive sur les façons de faire de ses partenaires. Ces efforts ne sont d’ailleurs pas passés inaperçus : on lui a remis récemment le Mérite du français au travail, dans le commerce et dans les technologies de l’information 2019 dans la catégorie « Organisme de l’Administration ».

 

Tant à l’interne que dans leurs relations avec leurs partenaires et avec le public, la Place des Arts, ses compagnies résidentes et ses partenaires trouvent des façons innovantes de soutenir la création, de se démarquer et même de contrer le décrochage scolaire tout en misant sur le potentiel de la langue française !

 

Voici quelques exemples.

 

Haut lieu de la création francophone

 

La Place des Arts tient à faire une place de choix à la création francophone. D’année en année, elle arrive notamment à faire croître le nombre de ses spectacles de chanson française et la demande du public lui donne raison puisque les taux d’assistance ont crû pour cette catégorie de spectacles.

 

La recette d’un tel succès ? Elle est multiple. Il peut s’agir d’accueillir les favoris du public – Robert Charlebois, Dumas ou Daniel Boucher, par exemple, ou de présenter des classiques sous une forme renouvelée comme le traitement musical du chef-d’œuvre de Michel Tremblay, Belles-Sœurs, à l’occasion du 50e anniversaire de la pièce originale.

 

 

Mais des propositions plus audacieuses ont prouvé être un pari beaucoup moins risqué qu’on peut le croire. Le succès de Nikamu Mamuitun – Chansons rassembleuses, qui célébrait le mariage entre le français et les langues autochtones, de Chante, Edmond !, l’opéra pour enfants basé sur un texte de Simon Boulerice ou de Chansons pour filles et garçons perdus, le spectacle de poésie québécoise de Loui Mauffette, en témoigne avec éloquence.

 

Faire émerger la nouvelle chanson francophone

 

Une salle, un organisme dédié, un concours et des ateliers : voilà ce que la Place des Arts a permis de mettre en place pour faire émerger les talents en chanson francophone en appelant il y a 25 ans la création de la SACEF. La Société pour l’avancement de la chanson d’expression française donne depuis à des chanteurs et chanteuses francophones émergents l’occasion de se produire à la Place des Arts.

 

En 1994, la Place des Arts qui voulait donner une vocation à l’espace qui s’appelle aujourd’hui la Salle Claude-Léveillée confie à la SACEF la création d’un événement majeur en chanson francophone à Montréal, qui n’en comptait pas à l’époque. Ainsi est né le concours « Ma première Place des Arts », une véritable expérience professionnelle qui se distingue par son soutien aux auteurs-compositeurs-interprètes, aux groupes et aux interprètes, par sa vitrine télévisuelle et par son offre de mentorat. Plusieurs artistes comme Nicola Ciccone, Corneille, Ima, Lynda Thalie et Philippe Brach ont ainsi fait leurs débuts.

 

La SACEF qui soulignait cette année son vingt-cinquième anniversaire s’est depuis grandement développée en ajoutant des séries de spectacles comme « Les Week-ends de la chanson Québecor » et un programme de formation pour les jeunes artistes comprenant des ateliers-conférences et des ateliers pratiques.

 

Affirmer haut et fort la dramaturgie québécoise

 

Saviez-vous que DUCEPPE est la première compagnie théâtrale à avoir exigé la traduction québécoise de toutes les pièces en langue étrangère qu’elle a présentées, et ce, depuis sa fondation ? Ainsi, dans les années 1970, Jean Duceppe décide de délaisser la traduction française de La mort d’un commis voyageur pour en proposer une toute nouvelle traduction québécoise. Dans la foulée de la Révolution tranquille, il s’agissait d’un geste audacieux et d’un moyen d’émancipation pour le milieu théâtral.

 

 

Cet état d’esprit, les nouveaux codirecteurs artistiques de la compagnie théâtrale – résidente permanente de la Place des Arts depuis sa fondation – veulent s’en inspirer pour donner un nouveau souffle à l’institution qu’est DUCEPPE. Des dramaturges québécois peuvent par ailleurs y trouver l’espace et le temps pour se concentrer sur l’écriture d’une nouvelle pièce grâce à des résidences d’écriture et une bourse de 15 000 $ offerte par la Fondation Jean Duceppe. 

 

Trouver les bons mots pour renforcer la confiance des jeunes

 

La force des mots sous-tend tous les volets du Programme éducatif de la Place des Arts : déclamation de poésie et slam avec Queen Ka et Amélie Prévost, performance de rap avec Dramatik, écriture humoristique avec Mehdi Bousaidan et atelier de chanson pop avec La Bronze.

 

Dans un contexte d’apprentissage axé sur le processus de création auprès d’artistes-médiateurs professionnels investis, ces ateliers valorisent la réflexion, la pensée critique ainsi que la pratique et l’expression artistiques des élèves. Renforcer la confiance des jeunes en leurs capacités et leurs compétences, réduire le décrochage scolaire et encourager développement de connaissances et d’aptitudes sont autant de résultats extraordinaires que permettent les mots et la création au cœur du Programme éducatif de la Place des Arts.

 

Comme quoi le français à la Place des Arts, c’est une affaire de cœur, et c’est véritablement l’affaire de tous.

 

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