Orphée et Dionysos sur les bords du Styx (1963)
Nicolas Mavrikakis - 28 janvier 2018

Orphée et Dionysos sur les bords du Styx (1963) - Robert LaPalme

Crédit photo : Caroline Bergeron

 

Robert LaPalme fut un caricaturiste très célèbre qui travailla entre autres dans les journaux Le Devoir (1950-1959) et La Presse (1959-1961) où il s’attaqua particulièrement au gouvernement autocratique de Maurice Duplessis. Ce qui est moins su du grand public est qu’il fut aussi un peintre reconnu dont les œuvres furent exposées au Musée des beaux-arts de Montréal et dans de nombreuses galeries à Toronto, Paris, Rome… 

 

Pour la Place des Arts, LaPalme élabora le carton de cette immense tapisserie réalisée par des liciers dans les célèbres ateliers d’Aubusson. Comme il l’expliquait à son biographe Jean-François Nadeau dans des entretiens intitulés La caricature et autres sujets sérieux (1997), le thème ici traité, la rencontre entre Orphée et Dionysos, n’a jamais été mentionné dans la mythologie antique... LaPalme l’a inventé afin de parler de la rencontre entre le héros qui « adoucit les instincts brutaux et cruels de l’Humanité » avec le dieu « du Vin, des Plaisirs et en somme de la Civilisation », mais aussi du théâtre. Placée dans un des bars de la Place des arts, cette œuvre, dans un style figuratif très proche de certaines œuvres d’Alfred Pellan, parlerait donc de la rencontre du plaisir et de la culture. 

 

La rencontre entre le héros qui « adoucit les instincts brutaux et cruels de l’Humanité » avec le dieu « du Vin, des Plaisirs et en somme de la Civilisation », mais aussi du théâtre.

 

Lapalme appréciait l’art moderne jusqu’à un certain point. Conseiller non officiel et grand ami du maire Jean Drapeau, il avait été nommé chef des arts graphiques de l’Exposition universelle de 1967 et directeur artistique du métro de Montréal au début de sa construction dans les années 60. Dans les stations du métro, il privilégia des œuvres traitant de l’histoire de Montréal et s’opposa à la présence d’œuvres abstraites, forme d’art qu’il alla jusqu’à dénoncer dans La Presse. Dans l’édition du 29 janvier 1966, il décrit les travaux de l’art abstrait comme étant « amusants », comme appartenant « plus à l’art de l’étalage, à la décoration, qu’à la tradition des Beaux-arts ».

 

Orphée et Dionysos sur les bords du Styx (1963)
Robert LaPalme (1908-1997)
Situé dans le Foyer Lapalme de la salle Wilfrid-Pelletier

 

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