Les Belles-Sœurs :  l’envers du décor
Crédit photo : Melany Bernier
Crédit photo : Melany Bernier
Valérie Cordier-Chemarin - 4 juin 2018

Les Belles-Sœurs :  l’envers du décor

Pour fêter son 50e anniversaire de création, Les Belles-sœurs remontent sur scène en octobre dans sa version théâtre musical à la Place des Arts. Présenté pour la première fois en mars 2010, le spectacle musical a depuis été un peu revisité tout en respectant l’esprit de la pièce. Lou Arteau, assistante à la mise en scène, a participé à l’évolution du projet, et nous révèle l’envers du décor.

 

Quel rôle jouez-vous dans le spectacle musical des Belles-sœurs 

Cela fait plus de 30 ans que je travaille avec René Richard Cyr, je l’ai assisté sur de nombreuses mises en scène. En 2009, il m’a contactée pour travailler avec lui sur la création de la version théâtre musical des Belles-sœurs : il avait besoin de moi pour la production, mais aussi pour la préproduction, comme le choix des comédiennes, la planification des répétitions… René Richard et moi avons une forte complicité professionnelle : parfois, je n’ai même pas besoin de m’exprimer par des mots, il sait interpréter mes réactions ! Je suis son premier spectateur, je lui fournis le premier regard sur son choix de mise en scène.

 

Qu’est-ce que la partie chantée apporte à cette mythique pièce de théâtre ?  

La pièce a été écrite dans les années 60, mais le discours est toujours d’actualité. Quand on ajoute de la musique, même si les émotions restent aussi fortes, les répliques deviennent plus ancrées et ont un impact plus puissant. Les chansons composées par Daniel Bélanger sont accrocheuses, ce qui apporte un côté entraînant à la comédie musicale. L’accueil du public en 2010 a été incroyable ! Même en France, les critiques ont été dithyrambiques. Je ne pensais vraiment pas qu’il y aurait un tel engouement !

 

Quelles différences entre les Belles-sœurs de 2010 et celles de 2018 ? 

Notre base est celle du spectacle de 2010, mais nous avons fait évoluer le texte et la mise en scène. Nous avons une nouvelle production, moins de personnages sur scène, de nouvelles comédiennes… Des nuances subtiles, mais qui feront une différence !

 

«C’est une étape importante et je suis très fière de pouvoir y participer. Je n’échangerais ma place pour rien au monde!»

 

Comment s’est déroulé le choix de la nouvelle distribution ?

Le choix des comédiennes n’a pas été très compliqué, puisque la plupart d’entre elles faisaient déjà partie de la production de 2010 ou de la version anglaise de la pièce. Par contre, le rôle de Linda a été plus ardu à combler : le personnage est une jeune femme, et comme l’interprète originale a vieilli, elle ne pouvait pas reprendre le rôle. Nous avons fait plusieurs auditions pour trouver la perle rare. De bonnes candidates se sont présentées, mais il manquait ce petit quelque chose en plus… Un jour, Édith Arvisais, qui jouait le rôle de Lise dans la mouture précédente, a dit qu’elle souhaitait auditionner pour le rôle. Quand elle est entrée sur scène, non seulement elle avait l’air d’avoir 16 ans, mais on a eu une bouffée d’émotion quand elle s’est mise à chanter : le rôle semblait tellement ancré en elle, j’en ai eu les larmes aux yeux ! C’était devenu évident que nous avions trouvé notre Linda.

 

La pièce s’appuie sur des comédiennes de talent, qui seront 12 plutôt que 15. Qu’est-ce que cela changera à la pièce ? 

Cela apporte quelques complications pour la mise en scène. Nous devons réadapter le jeu des comédiennes et réorganiser la scène. Par exemple, quelle interprète déplacera quelle chaise, et à quel moment ? Il faut tout repenser pour obtenir de la fluidité dans les déplacements. Du côté musical, les comédiennes doivent aussi trouver leur harmonie, apprendre ou réapprendre à placer leur voix correctement par rapport à celles des autres. Daniel Bélanger a également intégré une magnifique chanson supplémentaire à cette version 2018, une autre nouvelle touche à laquelle il a fallu s’adapter.

 

Cette comédie musicale a remporté un triomphe depuis sa création en 2010, autant en français qu’en anglais. Quel effet cela vous fait-il de contribuer à ce 50e anniversaire ?  

C’est une étape importante et je suis très fière de pouvoir y participer. C’est un tel privilège de travailler sur cette œuvre magnifique écrite par Michel Tremblay en compagnie du metteur en scène de talent qu’est René Richard Cyr. Je n’échangerais ma place pour rien au monde !

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