Marie-Jo Thério
Maryse Boyce - 20 février 2020

Les 20 ans de l’album La Maline : Marie-Jo Thério l’indomptable

Marie-Jo Thério a fait paraître La Maline en 2000. Dans ce deuxième album studio, la Montréalaise d’origine acadienne trouvait sa voix propre. Vingt ans plus tard, la chanteuse revisite l’espace de vulnérabilité et de liberté qu’a été pour elle La Maline; une offrande musicale envoûtante où l’artiste se révélait autant à elle-même qu’au public, qui n’a pas tardé à répondre présent… et qui s’en souvient encore. Entrevue.

 

Alors que viennent tout juste d’être annoncées une réédition de l’album en vinyle et une tournée québécoise pour souligner les 20 ans de La Maline, nous avons rencontré Marie-Jo Thério afin de revenir sur la création de cette œuvre marquante dans notre paysage musical et pour discuter de la tournée à venir.

 

La création de La Maline s’est étalée sur quatre saisons, dans votre studio au bord du fleuve, à Verchères, en Montérégie. Dans quel état d’esprit s’est déroulée la création de l’album? Qu’est-ce qui vous animait alors?

 

L’aventure de La Maline s’est mise en place avec la rencontre d’Érik West Millette (à la basse) et de Bernard Falaise (aux guitares). Nous nous sommes rencontrés dans un espace-temps assez précieux, où nous étions encore frais devant l’étonnement de ce métier, prêts à défendre ce projet d’album quoi qu’il arrive.

 

Bernard venait du domaine de la musique actuelle. Il n’avait donc pas l’habitude de l’équation entre la musique et le texte qui est courante chez les chansonniers. Pour lui, les mots entraient plutôt en conversation avec l’espace musical, et cette façon de faire nous a animés.

 

Nous ne voulions pas créer un album uniformément joyeux ou triste. Nous voulions célébrer toutes les couches émotives qui pouvaient surgir dans le processus.

 

La Maline, c’était aussi un espace d’affranchissement. Je me suis permis de ne pas être complètement obéissante par rapport aux formes musicales qui peuvent nous être proposées, parfois de manière insistante.

 

Vingt ans après sa parution, quel regard posez-vous sur La Maline?

 

Je trouve que c’est un album qui vieillit très bien. Quand je l’écoute, je n’ai pas l’impression qu’il a été badigeonné avec le son des années 1990 ou du début des années 2000.

 

C’est un album qui est assez simple dans sa proposition, sans grandes revendications intellectuelles ou musicales. Je pense néanmoins que c’est un album qui tient la route grâce à sa franchise et à sa vulnérabilité.

 

Qu’est-ce qui vous a poussée à remettre en lumière cet opus?

 

Au départ, c’est Érik qui a mentionné que ce serait bien de sortir un vinyle de La Maline. D’une part pour les gestes que demande ce support et pour sa qualité sonore extraordinaire, et d’autre part parce qu’il avait vraiment envie que nous remastérisions l’album.

 

Nous avions aussi très envie de nous retrouver tous les trois, de célébrer ces vingt ans et de nous faire plaisir en remontant sur scène ensemble.

 

Parlant de passage à la scène, qu’est-ce qui vous motive le plus à revisiter La Maline en live?

 

La scène est essentielle pour moi. Quand je suis sur scène, j’y vais à fond dans l’intensité et le don de soi. Ça y va, quoi!

 

Des gens rencontrés dans la rue m’ont confié qu’ils s’ennuyaient de ma musique… C’est vrai que j’ai donné peu de spectacles dernièrement. Nous le faisons aussi pour ça. Nous aimons encore beaucoup la scène! Nous allons célébrer La Maline et l’interpréter avec la même intensité qu’il y a 20 ans.

 

À quoi peut-on s’attendre lors de cette relecture de La Maline en concert?

 

Le spectacle que nous avions monté en 2001 à partir de l’album, sous le titre Arbre à fruits Arbre à fruits, avait l’esprit d’une immense fête foraine. Autant l’album lui-même est assez introspectif, autant sa transposition sur scène ouvre un espace totalement éclaté où il y a beaucoup d’humour. Ces aspects seront certainement au rendez-vous.

 

Comme les spectacles auront lieu en novembre, il est un peu tôt dans le processus de préparation pour en dire davantage… Disons simplement que nous avons hâte d’aller rencontrer notre public. Nous allons certainement retrouver des gens qui étaient dans la salle il y a 20 ans. J’espère aussi que d’autres viendront découvrir cet espace-temps avec nous.

 

Marie-Jo Thério — Le 20 de La Maline prend l’affiche les 26 et 27 novembre 2020 à la Cinquième Salle de la Place des Arts.

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